Certes, cela fait plusieurs années que le point d'indice est gelé. Mais le gel du point ne signifie pas le gel des salaires. Bien au contraire. Répondant aux questions et préoccupations des membres du Conseil de la nation dans le cadre du débat du Plan d'action du gouvernement, le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane a affirmé que «le gouvernement a pris au sérieux la question de la révision des salaires et l'a inscrite comme axe important dans son programme. Une question inscrite dans le Plan d'action du gouvernement qui traitera de cette question selon une approche participative inclusive, dans le cadre d'une large réforme du système de la fonction publique». Pour ce faire, le gouvernement, selon le Premier ministre, compte sur des études et enquêtes devant toucher tous les secteurs d'activité y compris le secteur économique. Une manière de mettre en place des indicateurs pertinents sur la détermination des rémunérations et d'analyser les enjeux en vue de permettre au gouvernement de mener une politique salariale conciliant les dimensions sociales et économiques et orientée vers l'efficience, l'efficacité, la cohésion sociale et l'égalité des chances. Les résultats détermineront les choix du gouvernement, a précisé le Premier ministre. Une annonce qui laisse les travailleurs sur leur faim puisque le grand argentier du pays n'a pas avancé la moindre date ni la moindre allusion au point indiciaire qui sert de base de calcul des salaires. Pragmatique, le Premier ministre a évoqué le fait que la révision de la grille des salaires demeure tributaire d'«une batterie de mesures, de normes et de facteurs, notamment en ce qui concerne la productivité nationale et la moyenne d'inflation». En somme, une révision globale des procédures et des normes. Par ailleurs, le Premier ministre a souligné l'idée qu'une telle procédure est liée à la situation économique générale et financière du pays. En effet, Aïmene Benabderrahmane a estimé la solution radicale pour la préservation du pouvoir d'achat loin des solutions conjoncturelles, demeure la relance de l'économie et la réalisation de la dynamique économique permettant, outre la création de richesse, celle de l'emploi. Concrètement, la solution ne réside nullement dans la révision à la hausse des salaires. Une revalorisation des salaires loin de toute productivité risque de conduire, encore une fois, à des augmentations des prix à la consommation. Même si le problème ne doit pas se limiter à une simple course-poursuite entre salaires et prix, mais plutôt à une maîtrise de l'inflation qui commence à peser sur cette histoire de pouvoir d'achat, un peu plus chaque jour. Or, l'évolution des salaires doit tendanciellement suivre celle de la productivité. Une productivité élevée est un atout du point de vue de la compétitivité économique à même de garantir des parts de marchés à l'international.