Les éditions Anep viennent de publier dans la collection Patrimoine, un riche et unique ouvrage d'art qui regroupe un inventaire immense d'illustres noms de la musique arabe. L'Anthologie de la musique arabe 1906-1960 est l'oeuvre de deux grands artistes algériens qui ont consacré toute leur vie à la survie, la sauvegarde et l'évolution de l'art en général et de la musique en particulier. Ahmed et Mohamed Elhabib Hachelaf - puisque c'est de ces deux éminents artistes algériens dont il s'agit - sont la mémoire vivante de cette musique. Conscients de l'absolue nécessité de laisser des traces derrière eux pour les générations futures, ils veulent «donner dans cet ouvrage une idée de l'importance du patrimoine musical du monde arabe pour permettre aux jeunes générations qui s'intéressent à ce patrimoine d'avoir une documentation de première main et pour assurer à la musique arabe une promotion auprès des étrangers qui s'intéressent de plus en plus aux musiques venues d'ailleurs». Cet ouvrage, édité par l'Anep, est donc le premier de référence sur la musique arabe de 1906 à 1960. Il énumère avec minutie, dates, références et illustrations photos, les noms d'illustres chanteurs et interprètes qu'a connus le monde arabe durant cette période. De l'Egypte à la Tunisie en passant par la Mauritanie, le Soudan, les pays du Golfe, l'Irak, la Syrie, le Liban, l'ouvrage cite de grands noms de la chanson et de la musique arabes qui ont marqué l'histoire et continuent à faire parler d'eux, même après leur décès. Sayed Darwiche, Med Abdelwahab, Oum Kalsoum, Farid El Atrache, Abdelhalim Hafez, Warda E-Djazaïria, Mounir Hachem, Afifa Iskander, Fayrouz, Sabah, Samira Tewfik, Ali, Rihani, Soulef Ahmed Hamza, Cheikh El Afrit, et tant d'autres grands noms sont cités dans cette anthologie dans laquelle l'amoureux de la musique trouvera son plaisir. Dans la partie concernant l'Algérie, l'auteur consacre un petit chapitre aux instruments de musique traditionnelle, il y cite par exemple le «oud», le «rabab», le «violon», ou encore le «naï», puis il s'attaque aux grands maîtres de la musique classique andalouse avec ses différentes écoles: d'Alger «El Fakhardjia», de Tlemcen El Hadj El Arbi Bensari, Mustapha Skandrani, Abdelkrim Dali et bien d'autres encore. Un autre chapitre est consacré aux chants de femmes en Algérie, où il est question entre autres de Chikha Tetma, Fadhila Dziria, Meriem Fekkaï... Aucun nom de musicien n'est laissé au hasard dans cette anthologie qu'il nous fait découvrir pour certains et se remémorer pour d'autres des moments et des noms inoubliables de maestros de la musique arabe en général et algérienne en particulier. La chanson kabyle y est illustrée par Slimane Azem, Chérif Kheddam, ou encore Akli Yahyaten... La chanson comique y a également sa place, ainsi que le chant de l'Ouest algérien par Cheikh Hamada, Bouras, ou encore le raï avec les «chikhs» et «chikhate» d'antan puis les plus modernes avec les chebs: Khaled, Mami et toute la génération des années 80. L'anthologie de la musique arabe 1906-1960, un ouvrage à lire et à consulter absolument pour tous les amoureux de la musique arabe.