Après le passage de trois vagues dévastatrices de la pandémie de Covid-19, la situation économique des Etats de la région Mena, en sort affaiblie et en phase d'affronter de grands défis pour rattraper les retards enregistrés et faire face à la reconstruction de bases économiques leur permettant de maintenir une politique de relance. Ceci étant, selon le dernier rapport de la Banque mondiale, les chances de reprise efficiente ne sont pas les mêmes pour tous. Pour cet organisme, «la performance économique d'un pays dépend fortement de son exposition à la fluctuation des prix des matières premières et de la façon dont il a géré la crise sanitaire. De plus, l'incertitude politique que connaissent certains des pays exportateurs de pétrole, comme l'Iran, l'Irak, la Libye et le Yémen, risque de peser négativement sur la croissance». Un cas de figure évité de justesse par l'Algérie, après une errance politique qui a failli briser définitivement ses chances de rebondir et d'emprunter le chemin constitutionnel qui lui a permis de franchir des étapes cruciales pour prétendre à un renouveau économique, en l'occurrence le renouvellement des institutions à travers le référendum pour la révision de la Constitution et les rendez-vous électoraux, dont l'objectif ultime est, sans conteste la réhabilitation de la confiance entre le citoyen et l'Etat. À cela s'ajoute une gestion efficace de la crise sanitaire, qui a abouti au lancement de la fabrication du vaccin, localement et une lutte soutenue contre les fléaux hérités des anciennes gouvernances, en l'occurrence la corruption, la bureaucratie, et le favoritisme. Autant de défis relevés en même temps et auxquels se sont ajoutés les agressions et les attaques extérieures contre une Algérie qui s'affairait à panser ses blessures et enterrer ses morts. Cela étant, malgré les pertes et les dysfonctionnements dans tous les secteurs, à l'image de celui de l'industrie, qui a connu une surpression de 52% de ses emplois, les décisions et les directions prises par l'Etat pour assurer une relance économique, s'articulent autour d'un Plan d'action du gouvernement, essentiellement orienté vers la valorisation des secteurs stratégiques, et ce à travers la mise en place de nouveaux paradigmes de gestion de l'argent public, l'amélioration du climat des affaires, l'ouverture sur les marchés internationaux et la concrétisation de réformes profondes. Autant dire que l'Algérie aborde un virage à 360°, en harmonie avec les prévisions de la Banque mondiale qui affirme que «la croissance de la région pourrait atteindre 2,8%, cette année, après une contraction de 3,8% en 2020, notamment en raison de systèmes de santé fragiles mis en difficulté par la crise sanitaire. Les pertes dues à la pandémie atteindront les 200 milliards de dollars en fin d'année. Le PIB par habitant devrait repartir à la hausse (1,1%), après une nette diminution en 2020 d'environ -5%». Une prévision qui demeure, cependant tributaire des évolutions de chaque pays de la région et de sa situation économique avant la crise sanitaire, et de ses capacités à porter les effets de la pandémie. Car il faut dire que le redressement économique dans la région se trouve lourdement affecté par les changements économiques intervenus sur les marchés mondiaux caractérisés par une redistribution des cartes, issue des reculs et des rétractations des indicateurs macroéconomiques. A ce sujet, la Banque mondiale explique qu' «à la tension exercée sur les systèmes de santé, se sont ajoutés d'autres facteurs mondiaux, comme la fluctuation du prix des matières premières, notamment le pétrole, ce qui conduit à une reprise économique inégale pour la région avec des perspectives précaires».