Les ministres du Commerce se sont succédé et ont tous promis de s'en débarasser, mais il est toujours là! Il s'agit du marché de gros de Semmar. Une «tumeur», pour la capitale, au vu des innombrables nuisances qu'il provoque à tous les habitants de l'Algérois. Jeudi dernier, le ministre du Commerce, Kamel Rezig, est revenu à la charge devant les sénateurs qui l'interrogeaint sur l'avancée du projet de délocalisation de ce grand «souk». Comme ses prédécesseurs, il a annoncé que son département ministériel avait mis en place un plan à cet effet. «Le ministère a réalisé une étude pour transférer ce marché, sis à la commune de gué de Constantine, vers la commune d'El Kharrouba (Boumerdès)», a-t-il indiqué, lors d'une séance au Conseil de la nation consacrée aux questions orales présidée par Salah Goudjil. «Le marché d'El Kharrouba comptant 549 locaux est supervisé par la Société de réalisation et de gestion des marchés de gros, Magros», a-t-il souligné. Une annonce qui laisserait croire que Rezig a trouvé le «traitement» adéquat pour ce «cancer». Sauf que la «deadline» qu'il a donnée laisse perplexe plus d'un. En effet, le ministre parle de la fin de cette opération qui se fera, «au plus tard dans une ou 2 années». Au-delà de l'approximation de ses prévisions, ce qui dérange, dans cette déclaration, est le fait de donner une date aussi lointaine pour un problème qui était censé être résolu depuis des années. En fait, Rezig n'apporte rien de nouveau, avec cette annonce, puisque la région qui doit abriter ce nouveau marché de gros des produits alimentaires a été identifiée depuis des années déjà. D'ailleurs, certains commerçants ont déjà pris les devants en allant s'installer dans la wilaya de Boumerdès, plus exactement à Hlaymiya (Boudouaou). Un nouveau marché de gros est né la-bas, qui commence à effacer doucement celui de Semmar. Plus de la moitié des commerçants ont déjà quitté les lieux. Il y a 2 ans, il y avait plus de 700 commerçants qui exerçaient dans cette «République», où ils dictaient la loi du marché. Aujourd'hui, il ne seraient même pas 400, selon les chiffres donnés par le ministre du Commerce aux sénateurs. «Le marché de Semmar compte 395 locaux commerciaux (5 locaux pour l'importation, 271 commerces de gros, 77 commerces de détails et 6 entrepôts)», a-t-il indiqué. Kamel Rezig attend-il donc une «auto-dissolution» de ce marché? Sinon pourquoi annoncer des dates aussi vagues? Surtout qu'il s'agit, là, d'un problème urgent au vu de l'anarchie qui règne dans cet espace commercial ainsi qu'aux problèmes d'ordre environnemental et urbanistique qu'il entraîne. Cela, sans parler des innombrables embouteillages provoqués par les milliers de personnes et camions qui y viennent s'approvisionner chaque jour. La bonne nouvelle réside, toutefois, dans le fait que certains marchés régionaux de vente en gros de produits alimentaires commencent à voir le jour. «Deux marchés régionaux de gros ont été réceptionnés à Ouargla et Bechar, pendant que deux autres sont en cours de réalisation à Tiaret et à Batna ou à Khenchela», a fait savoir le ministre. Il y a également l'éradication, «jusqu'au 31 août dernier, de 1 125 marchés informels sur 1503 marchés recensés, faisant état de 65 493 commerçants activant dans ces espaces illégaux et de la réintégration de 31 058 commerçants dans les marchés hebdomadaires formels». Un bon début, mais le chemin est encore long pour mettre fin à cette grande anarchie..