Dans une tentative persistante de torpiller la relance du processus de règlement politique de la question sahraouie, voilà que les parties connues pour leur soutien à l'occupation illégale marocaine du Sahara occidental manoeuvrent au sein du Conseil de sécurité de l'ONU, à travers le projet de résolution relatif à la prorogation de la Minurso. Un document dont le contenu a été qualifié d' «inefficace et contre-productif» par la délégation algérienne aux Nations unies. Celle-ci a d'ailleurs adressé une lettre au président du Conseil de sécurité Martin Kimani, avec copie au secrétaire général Antonio Guterres, dans laquelle elle rejette catégoriquement la reconduction du format de négociations dits des ''tables rondes'' que comporte le nouveau projet. «Sur instruction de notre gouvernement, je vous écris pour réitérer la position de mon pays concernant la référence dans le projet de résolution sur le renouvellement de la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (Minusro) aux soi-disant ''tables rondes'', avertit le chef de la mission, Sofiane Mimouni, qui explique que «l'Algérie n'a jamais considéré ces ''tables rondes'' comme le format ultime pour la conduite du processus politique au Sahara occidental mais plutôt comme une étape de transition vers des négociations entre le Royaume du Maroc et le Front Polisario». Au fur et à mesure de leur déroulement, durant le mandat de l'envoyé spécial Horst Kohler, cesdites tables rondes «se sont avérées inefficaces et sont devenues contre-productives et problématiques, du fait de leur instrumentalisation par les autorités marocaines pour se détourner de leurs responsabilités et déformer la réalité du conflit au Sahara occidental comme question de décolonisation». En effet, le Royaume marocain a saisi cette démarche pour en tirer un argument fallacieux selon lequel l'Algérie serait partie prenante du conflit alors qu'il s'agit, clairement et inexorablement, d'un conflit entre un occupant illégal du territoire sahraoui non autonome, appelé à exercer son droit au référendum d'autodétermination et le représentant unique et légitime du peuple de ce territoire, en l'occurrence le peuple sahraoui. Prenant acte de cette enième manoeuvre du Royaume marocain, l'Algérie a exclu, en toute logique et transparence, une quelconque participation à de prétendues tables rondes, qui ne sont rien d'autre que des épisodes dilatoires, et elle «réaffirme son engagement à soutenir les efforts du SG de l'ONU en vue de relancer les négociations directes entre les deux parties au conflit, le Front Polisario et le Maroc» qui sont appelés à «s'engager de bonne foi et sans condition dans le processus politique». Cette position de notre pays avait déjà été signifiée, le 12 octobre, par l'envoyé spécial, chargé de la question du Sahara occidental et des pays du Maghreb, Amar Belani, quand il a déclaré que «le format dit ''de tables rondes'' n'est plus à l'ordre du jour». «Cette option est désormais obsolète compte tenu de l'instrumentalisation éhontée par la partie marocaine de la participation de l'Algérie aux précédentes tables rondes pour présenter fallacieusement notre pays comme étant partie à un conflit ''régional''», avait-il en outre expliqué. Chacun sait que les Nations unies reconnaissent comme seules parties au conflit, de manière claire et nette, le Royaume du Maroc et le Front Polisario alors que l'Algérie et la Mauritanie sont reconnues comme pays voisins observateurs du processus de règlement tel qu'il est explicité dans les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l'ONU.