Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a accusé directement le royaume du Maroc d'utiliser des mem-bres des groupes terroristes pour déstabiliser l'Algérie. Dans une déclaration au média russe RT Arabic, le chef de la diplomatie algérienne a affirmé que « Rabat est allé trop loin dans ses complots et conspirations contre l'Algérie, que ce soit en utilisant un certain nombre d'individus ou d'organisations qui ont été classées à juste titre comme terroristes». Dans le même ordre d'idées, Ramtane Lamamra a révélé que «le Maroc a utilisé ce qui est communément appelé la guerre de quatrième génération pour porter atteinte à la stabilité de l'Algérie, de l'intérieur», ajoutant que, pour ce faire, «l'Etat marocain a été jusqu'à demander l'appui d'Israël» dans cette agression contre l'Algérie, en propageant, notamment, l'idée que la politique étrangère de l'Algérie est la « source des maux et de préoccupation de la région», alors qu'elle est « un élément de stabilité». Pour le diplomate algérien, le véritable responsable de cette «plongée vers l'inconnu» n'est autre que l'occupation du Sahara occidental par le Maroc. Des pratiques qualifiées de «dangereuses» et d' «inacceptables» par Ramtane Lamamra. Abordant les relations avec la France, Ramtane Lamamra a soutenu que l' «Algérie ne pratique pas la diplomatie du mégaphone», mais «travaille sereinement» et «enregistre ses positions sereinement, par la voie diplomatique». Et de réaffirmer que l'Algérie refuse « toute ingérence dans ses affaires internes» et de celles du Mali, en assurant que «tout ce qui touche aux intérêts maliens touche également à ceux de l'Algérie», notamment lorsqu'elle émane de «l'ancien colonisateur». Sur sa lancée, le chef de la diplomatie algérienne a fait savoir que l'ambassadeur d'Algérie à Paris n'a pas regagné son poste. « Il est toujours en Algérie pour des consultations» a-t-il martelé, soulignant que la décision de fermer l'espace aérien aux avions militaires français est «une décision souveraine, en réponse aux violences verbales des Français». Qualifiant les relations algéro-russes d'historiques et liées par un accord stratégique, Ramtane Lamamra a afffirmé que ces relations diplomatiques sont basées sur «la consultation et la concertation», en ce qui concerne les questions africaines. «Nous sommes en consultation constante et sérieuse, avec la diplomatie russe, sur les questions touchant aux intérêts de la Russie», a affirmé Ramtane Lamamra précisant que les mutations mondiales obligent « l'Algérie a élargir son champ de concertation et à convenir de positions communes avec la Russie». Concernant le dossier libyen, Ramtane Lamamra a assuré que la dernière Conférence de soutien à la stabilité de la Libye, organisée à Alger, a démontré que « les Libyens ont pris leur destin en main» soulignant que «la Conférence d'Alger est un tournant décisif au point que tous les ministres des Affaires étrangères y ayant pris part se sont engagés à se rendre à Tripoli». Pour Ramtane Lamamra, l'organisation, par les Libyens, d'un scrutin électoral est devenue une réalité. «C'est juste une question organisationnelle», a-t-il soutenu. Pour ce faire, il a invité le gouvernement libyen à prendre les mesures nécessaires pour désarmer les mercenaires. Sur sa lancée, le chef de la diplomatie algérienne a émis le voeu de voir la Syrie prendre part au prochain sommet de la Ligue arabe.