Les relations des pays de l'Alliance avec l'Union européenne sont de plus en plus floues. Une délégation de l'Assemblée populaire nationale (APN) est présente depuis hier, à la session de printemps de l'Assemblée parlementaire de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (Otan), qui se déroule à Paris du 26 au 30 mai. Des thèmes comme «les actions et missions de l'Otan, ses potentialités et engagements», «l'Otan et l'Union européenne» seront examinés lors de cette rencontre, notamment avec les pays non encore membres de l'Otan, lesquels seront libres de donner leurs commentaires sur les questions soulevées. L'Algérie est représentée à cette rencontre par Messaoud Chihoub, président de la commission des Affaires juridiques et administratives et des libertés, Ahmed Isaad et Abdelkrim Harchaoui, députés à l'APN, le Parlement algérien est devenu officiellement «membre associé méditerranéen» à l'Assemblée parlementaire de l'Otan, lors de sa dernière session tenue du 27 au 31 mai 2005 à Ljubljana, capitale de la Slovénie. Le service de presse de l'AP de l'Otan avait annoncé que, lors de la première réunion plénière, les parlementaires des 26 pays membres de l'Alliance écouteraient des interventions des pays membres et des pays alliés et/ou invités. Le 30 mai, l'AP de l'Otan et le Conseil de l'Alliance tiendront une session conjointe, affirme l'Agence russe Novosti, sans plus de précision. Les 340 parlementaires nord-américains et européens réunis dans le cadre de la session se pencheront sur des questions ayant trait à la transformation de l'Otan, à la sécurité internationale et régionale ainsi qu'aux opérations de maintien de la paix menées par l'alliance dans la région eur-atlantique et hors de ses frontières. Des réunions des comités de l'AP de l'Otan -politique, défense et sécurité, économie et sécurité, recherche et technologies, sécurité civile- se tiendront dans le cadre de la session. Il est important que l'Algérie prenne part à ces débats au moment où la contestation européenne s'élève, stigmatisant au passage le rôle, pas toujours clair, de l'Otan, ses rapports d'allégeance avec les Etats-Unis et ses tentatives de marginaliser, d'un côté, la Russie, et de prendre l'Europe de court, d'un autre côté. Il y a quelques mois, l'état-major de l'armée définissait ses relations avec l'Otan de la sorte: «l'Algérie fonde sa politique de coopération sur l'unité et l'indivisibilité de la sécurité, une approche globale et équilibrée de la sécurité, le dialogue et la concertation pour favoriser le rapprochement entre les peuples et l'instauration de la paix et la stabilité régionale.» En termes simples, l'Algérie entend bénéficier des grandes expériences mises à portée par l'Otan sans pour autant se démarquer de ses choix stratégiques et traditionnels, tels par exemple ses relations avec la Russie, ses voisins du Maghreb, son aide aux peuples en armes (Sahara occidental et Palestine, notamment) et sa place dans sa triple famille naturelle, arabe, musulmane et africaine. C'est un peu la «politique des petits pas» mise en route par l'Algérie. Et c'est peut-être ce que résume le propos de Mohamed Bedjaoui lors de son allocution d'ouverture devant les séminaristes et experts militaires réunis au colloque de l'Inesg: «Il reste encore beaucoup d'efforts à déployer en vue d'améliorer les perceptions réciproques et la couverture médiatique auprès des opinions publiques, notamment arabe et musulmane, afin de corriger certains préjugés, nés d'incompréhensions, de manque de transparence et de concertation dans le processus décisionnel. Nous sommes convaincus que certains clichés négatifs peuvent être dépassés pour peu que l'on s'efforce d'expliquer davantage les missions de l'Otan et la nature de notre coopération.» La coopération entre l'Algérie et l'Otan «est dense et diversifiée», et l'Algérie y apporte «une contribution substantielle en vue de sa promotion en tant qu'instrument actif, à même de contribuer à la réalisation des objectifs de paix, de sécurité et de stabilité en Méditerranée», avait souligné M.Bedjaoui, qualifiant le bilan de cette coopération de «très satisfaisant», et a ajouté que «la perception commune des menaces et des défis auxquels nous sommes tous confrontés est ainsi mieux établie».