Ouyahia présidera aujourd'hui la première réunion du bureau national du parti, après son départ du gouvernement. Au vu de la composante humaine du gouvernement Belkhadem, il devient clair que ce n'est pas tant le travail imparfait de l'Exécutif sous Ouyahia qui «dérangeait» mais Ouyahia lui-même. Seul à avoir fait les frais du changement de gouvernement, l'ancien locataire du Palais du gouvernement était donc la seule cible de la campagne politico-médiatique menée tambour battant, depuis des semaines. Il est, par là même évident, que les reproches faits par Abdelaziz Belkhadem et Boudjerra Soltani pour justifier leur offensive contre l'ancien chef de l'Exécutif ne sont pas les véritables raisons qui ont poussé Ahmed Ouyahia à la démission, un an avant les élections législatives. En dix ans de présence dans les arcanes du pouvoir, c'est la première fois que l'ancien chef de gouvernement se retrouve complètement coupé de l'exercice direct du pouvoir. Il reste néanmoins à la tête du RND où il aura à présider aujourd'hui, à 14 heures, une réunion du bureau national du parti. Un rendez-vous déterminant pour un Ouyahia, désormais débarrassé du devoir de réserve que lui imposait sa fonction au sein de l'Exécutif. C'est également le coup de starter pour un «redéploiement du parti» dans la perspective des prochaines élections législatives, indique une source proche du parti d'Ouyahia. Le RND qui active déjà depuis des mois sur le terrain sur le thème de la réconciliation nationale, «prépare activement l'université d'été du parti», explique la même source qui révèle que l'apport de Ouyahia dans les prochains mois sera déterminant dans la vie du parti. En effet, désormais entièrement «disponible» pour le RND, l'ancien chef de gouvernement pourrait donner un nouveau souffle au parti, puisqu'il est amené à intervenir plus souvent sur la scène politique. Nos sources qui évoquent une volonté du RND de «faire le plein» aux prochaines législatives, prévoient un déploiement conséquent de tous les élus du parti, aux fins de démontrer un bilan positif de l'actuelle législature des députés de la formation de Ahmed Ouyahia. Travailleur infatigable, il amènera sans doute une nouvelle dynamique de l'action politique de son parti sur le terrain. Il ne peut d'ailleurs en être autrement, soutiennent de nombreux observateurs, sachant l'importance d'un redéploiement du RND sur le terrain, s'il veut revenir au pouvoir. En tout état de cause, connaissant le respect quasi religieux de Ahmed Ouyahia pour les institutions de la République, l'on s'attend à un discours «novateur» sur la scène politique nationale. Secrétaire général d'un parti présent au gouvernement, il ne fera sans doute pas dans l'opposition, mais il est clair qu'il est appelé à marquer sa différence vis-à-vis des islamo-conservateurs, majoritaires au gouvernement.