Lancée le 4 septembre dernier, la campagne de vaccination baptisée «big day» continue de battre de l'aile. Les résultats escomptés par les services de la santé, à Annaba ne suivent pas. Dans les campus de l'université Badji Mokhtar, point d'engouement. Après un début encourageant ayant vu la vaccination de 4 500 personnes en cinq jours, l'engouement est retombé depuis plusieurs semaines. On ne se bouscule plus au portillon des différents centres de vaccination. Le nombre de vaccinés est au-dessous de la moyenne visée, en dépit du fait que la campagne de vaccination a été prolongée au- delà de la fin de l'année, soit jusqu'à l'éradication totale et définitive de la pandémie. Pour la wilaya d'Annaba, l'objectif tracé était d'atteindre l'immunité collective, à travers la vaccination de 50 000 personnes, avant la fin du mois d'octobre. Deux mois après son lancement, le taux de vaccination ne dépasse pas les 42% de la population visée. Un résultat retenu au passif des réfractaires, en dépit des assurances données par les professionnels de la santé, le ministère de la Santé entre autres. La réticence citoyenne fait de la résistance. Une appréhension expliquée par l'intox et les fake news quant aux risques majeurs de cette vaccination. Les quelques centres de vaccination où L'Expression s'est rendue, affichent la désolation au vu du nombre réduit de personnes venues se faire administrer la première dose de vaccin. Les autres, nous dit-on, sont concernées par la deuxième dose. «D'autres viennent plutôt pour se renseigner, notamment sur les effets secondaires du vaccin», ajoute-t-on. A priori, le vaccin en lui-même est devenu une «chronique» pour ceux qui n'ont de temps que pour les bobards à deux sous. L'engouement précoce n'a pas eu l'effet boule de neige. Selon certains spécialistes, l'état psychique du citoyen est affecté par les racontars de tous bords, sur les décès occasionnés par le vaccin. «Les gens ont peur. Pour eux, le vaccin tue», explique Raouïa Ch. psychologue. «Nous faisons face à une psychose citoyenne qui risque de contribuer à la persistance de la pandémie», souligne notre interlocutrice, qui estime que même l'obligation du pass sanitaire ne parviendra pas à estomper cette peur. C'est pour dire que le défi est encore double pour cette wilaya, face à la persistance de la pandémie de coronavirus. D'autant que la levée du confinement partiel à domicile est loin d'être un indicateur de l'amélioration de la situation sanitaire. À Annaba, les contaminations de Covid-19 font du yoyo. Pour atteindre l'immunité collective, la direction de la santé(DSP) d'Annaba a mis en place 154 centres de vaccination, à travers les 12 communes de la wilaya. Tous les moyens humains et matériels ont été mobilisés, afin d'assurer un bon déroulement du processus vaccinal.