Entre Alger et Rome, le baromètre est au beau fixe. L'entente, aussi bien politique qu'économique, est totale. Une convergence et une concordance de vues entre les deux pays sur toutes les questions d'intérêt commun, réaffirmée à l'issue de la visite en Algérie du président italien Sergio Mattarella. Dialogue politique et partenariat stratégique dans divers domaines ainsi que la coordination des efforts pour faire face, ensemble, aux problématiques du Bassin méditerranéen et des développements que connaît le continent africain et le Bassin méditerranéen, ont été au menu des discussions entre les deux parties. «Nous nous sommes mis d'accord sur tout», a déclaré le président Tebboune, lors d'un point de presse animé conjointement avec son homologue italien. Inscrite dans le cadre de la consolidation du partenariat et du renforcement des relations de coopération étroite, la visite en Algérie du président italien augure de nouvelles perspectives pour les deux pays qui ont, de tout temps, entretenu des relations équilibrées et amicales. Des relations imprégnées de «La dolce vita» et qui remontent à la guerre de Libération nationale. Et pour cause, point de poids du passé, obstacle à construire le présent et encore moins l'avenir. De ce fait, tout plaide pour le renforcement de ce partenariat stratégique. D'ailleurs, la visite à Alger de Sergio Mattarella n'a pas été sans intérêt, du point de vue stratégique et sécuritaire, notamment en matière de coopération dans la lutte contre les migrations clandestines et le terrorisme transfrontalier. D'autant que l'Italie se dit prête à collaborer avec l'Algérie dans la lutte «contre les flux financiers illicites» et la «récupération et le rapatriement des avoirs volés et transférés illégalement à l'étranger». Ce partenariat politique devrait s'accompagner d'un renforcement des relations d'affaires. L'Algérie et l'Italie se sont accordées à consolider davantage leur partenariat «stratégique» et «renforcer» leurs relations de coopération «étroite» dans divers domaines et secteurs, afin de faire face aux défis régionaux auxquels ils se trouvent confrontés. Les Italiens se disent prêts à investir davantage en Algérie qui aspire à s'inspirer du modèle italien pour diversifier son économie. Outre l'agriculture, les industries légère et lourde, l'industrie de luxe et la transformation agroalimentaire, la «botte de l'Europe» fait également figure de modèle dans le recyclage des déchets en matière première. Le pays est même leader mondial en la matière. La visite à Alger de Sergio Mattarella intervient dans un contexte économique particulier. Alors que l'Italie est en quête de nouveaux marchés et veut sécuriser ses approvisionnements en hydrocarbures, particulièrement en gaz qu'elle reçoit via le pipeline Enrico Mattei, l'Algérie, elle, veut se développer et attend notamment des transferts de compétences. Or, Rome se dit prête à léguer son savoir-faire dans ses échanges économiques avec les Algériens, contrairement à d'autres. L'Italie a, de ce fait, une carte à jouer, sachant qu'elle est en forte concurrence économique avec plusieurs capitales dans la région. Trois accords viennent d'être signés dans les domaines de l'Education nationale, de la justice et de la sauvegarde du patrimoine culturel. Les deux parties ont convenu de l'impératif d'insuffler une nouvelle dynamique aux relations euro-méditerranéennes, notamment le partenariat entre l'Algérie et l'Union européenne (UE), à même de rapprocher les deux rives. Concernant la Libye, les deux Etats oeuvrent pour le retour rapide de la paix et la stabilité dans ce pays et pour le départ des forces étrangères, ainsi que les mercenaires qui tentent de le contrôler par la force des armes. Alors que la solution à la question sahraouie doit tenir «compte des droits du peuple sahraoui», a affirmé Sergio Mattarella. C'est dire la convergence des idées et des visions.