La visite d'Etat qu'effectue le Président italien en Algérie prend un sens particulier dans une conjoncture exceptionnelle. Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Sergio Mattarella se trouve depuis hier à Alger où il séjournera jusqu'à ce dimanche soir dans le cadre d'une visite d'Etat qui confirme, en tous points, le maintien de la nature amicale des relations entre les deux Etats. Le Président italien est d'abord arrivé en compagnie d'une importante délégation, signe de l'importance donnée à cette visite et du niveau des discussions prévues entre les deux pays. Elle «s'inscrit dans le cadre de la consolidation du partenariat et du renforcement des relations de coopération étroite entre les deux pays amis ainsi que l'ouverture de nouvelles perspectives au service des intérêts des deux peuples», indiquait, de son côté, la présidence de la République algérienne dans un communiqué. La même source indiquait également que cette visite est «une opportunité propice pour renforcer la coopération économique bilatérale, stratégique pour les deux pays méditerranéens». Rome confirme. À son arrivée et peu de temps avant son tête-à-tête avec Abdelmadjid Tebboune, Sergio Mattarella a eu cette phrase qui en dit long : «En matière de coopération énergétique, l'Italie restera un partenaire central de l'Algérie.» Ses propos viennent en prolongement d'une déclaration récente du Premier ministre italien qui qualifiait les relations entre l'Italie et l'Algérie de «stratégiques». L'un des points forts des déclarations faites hier par le Président italien demeure cependant la réaffirmation de la position italienne à l'égard du dossier sahraoui. «Au Sahara Occidental, affirme-t-il en effet, la solution doit prendre en compte dûment les droits du peuple sahraoui.» Dans cette conjoncture, la réaffirmation de la position italienne prend une connotation particulière. Le pays soutient le droit à l'autodétermination des Sahraouis, à l'heure où le Conseil de sécurité fait de nouveau preuve d'une partialité évidente sous la pression de lobbies bien connus. Rome partage ainsi la vision d'Alger et s'exprime clairement. Dans cette conjoncture également marquée par une tension inédite dans les relations algéro-françaises et une aggravation de la situation avec le Maroc, l'Italie envoie des signes de solidarité clairs comme elle l'avait fait durant la décennie noire. Partisan de la stabilité de l'Algérie, ce pays avait fourni une aide précieuse au gouvernement algérien dans sa lutte contre le terrorisme. A. C.