Les diplomates en poste en Europe et en Amérique ont été réunis, ce jeudi, par le président de la République. Le choix de ces deux zones très importantes où s'effectue l'essentiel de l'activité politique et économique mondiale n'est certainement pas fortuit. Il est clair que les capitales occidentales constituent pour l'Algérie, comme pour bon nombre d'autres pays, un passage obligé pour l'émergence économique. Le chef de l'Etat a donné «des instructions et des orientations pour améliorer la performance de l'action du corps diplomatique», a indiqué, à ce propos un communiqué de la présidence de la République. On retiendra dans la case «amélioration des performances» la défense de l'image de l'Algérie, que des lobbies intéressés tentent de salir. L'Europe et l'Amérique du Nord qui distribuent les sésames des droits de l'homme, doivent être convenablement informés par nos diplomates. Ces derniers sont appelés à une plus grande efficacité, tant au plan économique qu'en matière de constitution de réseaux d'influence, en s'aidant de la communauté algérienne établie dans les pays où ils sont en poste. C'est la nouvelle doctrine de la diplomatie algérienne. C'est principalement l'objet de la réunion centrée sur «la concrétisation de la nouvelle politique adoptée par l'Etat», note le communiqué de la présidence de la République. Dans l'ordre du jour, Abdelmadjid Tebboune a souligné justement l'importance de la communauté nationale à l'étranger et insisté sur l'urgence d'améliorer «ses conditions dans les pays hôtes» et de renforcer ses ''liens'', sous toutes leurs formes, avec la patrie», insiste la même source. En zoomant sur l'Europe et l'Amérique du Nord, le chef de l'Etat a, en réalité rassemblé les représentants de la majorité des Algériens à l'étranger. Statistiquement, l'émigration algérienne est bien plus présente en Occident qu'ailleurs. De plus, qualitativement, c'est dans ces contrées que s'établissent les cerveaux algériens, susceptibles d'apporter un plus au pays. Cette réunion illustre, si besoin, une des préoccupations majeures de la nouvelle démarche qui tient à tirer un maximum de bénéfices de la communauté algérienne à l'étranger, mais également donner un sérieux coup d'accélérateur à la dynamique de la diplomatie algérienne en en faisant un véritable moteur de développement national. Les instructions du président Tebboune ont été conformes à la nouvelle orientation stratégique qui «participe de la volonté de dynamiser la diplomatie algérienne et de renforcer son rôle, afin que ses initiatives et son déploiement régional et international cadrent avec la priorité politique fixée par le président de la République, conformément aux engagements qu'il a pris devant le peuple algérien lors de son élection», comme le soulignent, d'ailleurs, les résolutions de la Conférence des ambassadeurs, clôturée ce mercredi. Affirmant que la diplomatie algérienne est le reflet de la politique intérieure hors des frontières nationales, la Conférence a établi que l'action diplomatique «s'inscrit pleinement dans les politiques de l'Etat et fait partie intégrante des outils pour la réalisation du Programme du président de la République et du Plan d'action du gouvernement», retient-on. La rencontre du président Tebboune avec les diplomates en poste en Europe et en Amérique du Nord, traduit le souci de la cohérence dans la mise en oeuvre du programme présidentiel. Il convient de souligner que la Conférence des ambassadeurs et la rencontre Présidence-diplomates en poste en Occident, interviennent dans un contexte particulier avec «une nouvelle donne dans la structuration des relations internationales et des rapports de force qui caractérisent la vie politique actuelle», avait opportunément souligné, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra. Retenons enfin, qu'après trois jours de travaux, la Conférence des chefs des missions diplomatiques et consulaires algériennes est sortie avec «plus d'une centaine de recommandations qui seront soumises au président de la République, qui a le pouvoir constitutionnel d'arrêter et de conduire la politique extérieure de la nation», affirme-t-on.