Un Palestinien a été tué, vendredi, par l'armée d'occupation israélienne lors de heurts dans le nord de la Cisjordanie occupée au cours d'un rassemblement contre la colonisation israélienne, a rapporté le ministère palestinien de la Santé dans un communiqué. Un citoyen ayant été «gravement blessé à balles réelles dans la tête» lors d'affrontements avec les forces d'occupation israéliennes dans le village de Beita a succombé à ses blessures, à l'hôpital Rafidia de Naplouse où il avait été admis, a indiqué le ministère palestinien. D'après l'agence officielle palestinienne Wafa, Jamil Abou Ayyash, 31 ans, était originaire du village de Beita, théâtre depuis plusieurs mois de manifestations contre une colonie israélienne qui avait été implantée à ses abords. Tous les vendredis, de nombreux rassemblements ont lieu en Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis 1967 par l'entité sioniste, pour protester contre l'expansion des colonies israéliennes, illégales au regard du droit international. Jeudi dernier, des colons israéliens ont pris d'assaut la mosquée d'Al-Aqsa, à Al-Qods occupée, sous la protection de la police sioniste, a rapporté l'agence palestinienne de presse Wafa. Des dizaines de colons ont envahi la mosquée Sainte, du côté de la Porte des Maghrébins, et procédé à des «provocations», a indiqué l'agence palestinienne. Au total, 23 incursions sionistes à Al-Aqsa ont été enregistrées au cours du mois de septembre dernier, avait dénoncé le ministère palestinien du Waqf et des Affaires religieuses, dans son rapport mensuel sur les violations israéliennes, repris par l'agence de presse. La police sioniste a renforcé sa présence militaire, déployant des forces spéciales dans la ville d'El-Qods occupée, en particulier dans la Vieille ville et à proximité d'Al-Aqsa. La même source a rappelé que «l'occupation israélienne intensifie ses incursions pendant les fêtes juives, et exploite chaque occasion notamment religieuse pour harceler et rendre pénible la vie des Palestiniens en Cisjordanie et El-Qods occupées, et aussi dans la bande de Ghaza, en imposant des mesures et des pratiques draconiennes sous prétexte de protéger les colons sionistes. Des municipales se tenaient, hier, dans les villages en Cisjordanie occupée, pour des élections en deux temps qui ne sont pas organisées à Ghaza où le mouvement islamiste Hamas au pouvoir refuse d'organiser un scrutin tant que des élections nationales ne sont pas convoquées. Aucune élection législative ou présidentielle n'a été organisée dans les Territoires palestiniens depuis 15 ans mais les dernières municipales, déjà boycottées par le Hamas, avaient eu lieu en 2017. Organisé dans 376 villages de Cisjordanie, le scrutin de samedi ne se tient dans les faits que dans 154 localités, personne ne s'étant déclaré dans 60 bourgs et une seule liste de candidats ayant été enregistrée dans 162 autres villages. Les bureaux de vote, qui ont ouvert à 07h00 (05h00 GMT), fermeront à 19h00 (17h00 GMT) et quelque 405.000 électeurs palestiniens sont appelés à voter, d'après la commission électorale. Ces élections, dont une deuxième phase se tiendra dans les villes en mars, sont largement considérées comme dépourvues d'enjeu, la plupart des candidats se présentant sous l'étiquette d'indépendants et le Hamas ayant refusé d'y participer. Elles ne sont pas «politiquement importantes car organisées dans des villages et pas encore dans les grandes villes» et «futiles» en l'absence du Hamas, estime l'analyste politique Jihad Harb. Le groupe armé, au pouvoir dans la bande de Ghaza depuis 2007, s'est dit prêt à participer à des élections à la condition que des législatives et une présidentielle soient également organisées par l'Autorité palestinienne. En avril, le mouvement avait vivement dénoncé la décision du président Mahmoud Abbas de reporter sine die les législatives et la présidentielle, qui devaient être les premières du genre depuis 15 ans. Pour justifier sa décision, Mahmoud Abbas, dont le mandat devait s'achever en 2009, avait argué que la tenue du scrutin n'était pas «garantie» à El Qods-Est, portion palestinienne de la Ville sainte annexée par Israël. Le Hamas et le Fatah laïc du président Abbas, 86 ans, sont à couteaux tirés depuis 2007 lorsque les islamistes ont pris le contrôle de Ghaza au terme de violents affrontements. Deux millions de personnes vivent à Ghaza, enclave sous un brutal blocus israélien qui dure depuis une décennie, et 2,8 millions de Palestiniens habitent en Cisjordanie, territoire occupé depuis 1967 par l'Etat hébreu.