Le tribunal correctionnel de Dar El Beïda a condamné, par contumace, jeudi l'ancien capitaine des services de renseignements (DRS), Hichem Aboud et l'ancien diplomate Larbi Zitout, et Mohamed-Iliès Rahmani à une peine de 10 ans de prison ferme chacun, assortie d'une amende de 500000 dinars algériens. Des mandats d'arrêt internationaux ont été lancés à l'encontre des trois accusés, qui se trouvent à l'étranger. L'ancien diplomate, en fuite à l'étranger, Mohamed Larbi Zitout est néanmoins membre fondateur du mouvement islamiste Rachad, classé organisation «terroriste» depuis le mois de mai dernier, par le Haut conseil de sécurité. À titre de rappel, les modifications apportés au Code pénal, par l'article 87 bis 13 de l'ordonnance du 8 juin dernier, a institué une liste nationale des personnes et entités terroristes. Mohamed Zitout, porte-parole de Rachad, réfugié à Londres, est connu par les internautes, pour ses vidéos diffusées en live dans la foulée du Hirak. Hicham Aboud, auteur du brûlot La mafia des généraux, qui s'est réfugié en France, est devenu youtubeur ou activiste sur la Toile, dans le sillage du soulèvement populaire du 22 février 2019. L'ex-capitaine du DRS, devenu journaliste, propriétaire de deux journaux Mon journal et Jaridati qui ont fait faillite suite au tarissement de la manne publicitaire est accusé de s'être déguisé en «opposant» par de nombreux observateurs. Les mis en cause sont poursuivis pour plusieurs chefs d'inculpation, dont «outrage au président de le République», «atteinte à l'unité nationale», «tentative d'affaiblir le moral des troupes», «affichage de tracts de propagande susceptibles de porter atteinte à l'intérêt de le nation», «incitation à attroupement», «outrage à corps constitué», «outrage à un juge et à un policier dans l'exercice de leurs fonctions». Pour rappel, le tribunal de Chéraga a condamné en mi-février dernier, Hicham Aboud, à une peine de 7 ans de prison ferme avec émission d'un mandat d'arrêt contre lui. Ce dernier et ses deux coaccusés ont été poursuivis par le fils du général-major à la retraite, Khaled Nezzar, dans une affaire relative à la divulgation d'informations confidentielles sur sa famille. Ils étaient également poursuivis pour «atteinte à l'unité nationale» et «participation à une entreprise de démoralisation de l'armée». En mars dernier, un mandat d'arrêt international a été lancé par le tribunal de Bir Mourad Raïs(Alger) contre les quatre mis en cause dans une affaire d'«atteinte à la sécurité nationale», dont Larbi Zitout et Hichem Aboud. Le parquet avait précisé dans un communiqué, que cette affaire est celle du dénommé Mansouri Ahmed, qui a été arrêté le 28 février dernier et placé sous mandat de dépôt. Ce dernier, d'après le parquet, «a reconnu tous les faits qui lui sont reprochés». Selon le parquet, M. A., militant du FIS dissous, utilisait des documents falsifiés pour établir des cartes d'identité et des documents de voyage. Il a également créé des sociétés qui lui ont permis de tisser un réseau de financement et d'exécution d'activités subversives en faveur de Rachad. «Parmi les commanditaires, figure Mohamed Larbi Zitout, au sujet duquel des investigations ont conclu qu'il avait tenu plusieurs rencontres avec M. A dans des pays voisins, où il a remis des sommes importantes utilisées pour le financement des activités secrètes du mouvement Rachad, notamment la location de biens pour abriter les réunions dudit mouvement», est-il souligné.