Sur 139 dossiers d'agrément déposés, 98 établissements ont été homologués. Après la question de leur agrément, les écoles privées algériennes sont encore une fois sommées de respecter une nouvelle mesure du ministère de l'Education nationale. Celles-ci n'ont en effet plus le droit de contracter des contrats avec le Centre français d'enseignement à distance (Cned), a averti, hier, le premier responsable du secteur, M.Boubekeur Benbouzid. «La loi l'interdit formellement», a-t-il sévèrement lâché en marge de la journée d'étude sur les établissements privés d'éducation et d'enseignement. Le premier responsable du secteur affirme, cependant, que «les élèves peuvent s'y inscrire à titre individuel». S'adressant directement aux gestionnaires de ces établissements, M.Benbouzid a précisé qu'ils peuvent recevoir quelques apports financiers de l'extérieur, mais «cette opération doit se faire avec le consentement du ministère». Il faut savoir que certaines écoles privées travaillent avec le Cned pour compléter, comme elles en ont la faculté, le programme officiel algérien. Un système de convention est établi entre les établissements algériens et le centre français. Les épreuves du brevet et du baccalauréat sont ainsi organisées par le Cned à Paris ou à Toulouse. Ce centre est placé sous la tutelle du ministère de l'Education nationale et de l'Enseignement supérieur français. Sur un autre volet, le représentant de l'Exécutif a fait savoir que les écoles privées devront payer une caution conformément aux dispositions du nouveau cahier des charges. M.Benbouzid a, néanmoins, indiqué que cette caution sera utilisée uniquement dans le cas de défaillance de l'école privée afin de prendre en charge les élèves dans l'école publique. Le ministre laisse entendre que cette mesure ne sera pas appliquée cette année, histoire de donner un peu de temps aux chefs d'établissements privés pour s'y préparer. Le ministre a donné à ces établissements un autre ultimatum jusqu'au 5 juillet afin de se plier au cahier des charges «s'ils veulent poursuivre l'exercice de leurs activités». L'occasion pour M.Benbouzid d'annoncer le nombre d'écoles privées agréées jusqu'à ce jour. Ainsi, sur les 139 dossiers d'agrément déposés au niveau de son département, 98 établissements ont déjà reçu l'aval de poursuivre leur activité, 39 dossiers ont été rejetés et 2 sont en instance. Le plus grand nombre de dossiers a été enregistré au niveau de la wilaya d'Alger avec 61 écoles agréées. M.Benbouzid précise que près de 16.000 élèves suivent leur cursus scolaire dans des écoles privées réparties sur 14 wilayas. Interrogé sur l'introduction de la langue française à partir de la 3e année primaire au lieu de la 2e année, prévue initialement dans le cadre de l'application de la réforme, M.Benbouzid a affirmé que «la décision a une explication pédagogique que le pouvoir politique s'est retrouvé dans l'obligation de prendre en charge». «C'était une mesure précipitée que d'enseigner la langue française dès la 2e année primaire», soutenant que «les deux premières années du cycle primaire doivent être réservées spécialement et spécifiquement à la maîtrise de la langue maternelle». Sur un autre chapitre, M.Benbouzid a déclaré qu'à partir de la prochaine année scolaire, le manuel scolaire sera distribué gratuitement à tous les élèves de la première année primaire. Une opération qui coûtera, selon lui, quelque 6 milliards de dinars à l'Etat. 52% des élèves nécessiteux bénéficieront de la gratuité des livres scolaires aux différents paliers de l'enseignement.