Détourner le foncier industriel de sa vocation est devenu un sport national. Toutes les régions du pays en pâtissent. Un acte de «banditisme» qui a pour conséquence de mettre des entraves à l'investissement. À pénaliser tout simplement le développement du pays. Les adeptes de cette pratique qui le font sans foi ni loi représentent une catégorie d'individus qui est loin de s'éteindre. L'état a décidé de leur mener une lutte sans merci et de redoubler de «férocité» dans le cadre de la lutte contre la corruption, la dilapidation des deniers et des biens publics depuis le déclenchement du mouvement de protestation populaire du 22 février, notamment. L'assainissement du foncier industriel est devenu dans ce contexte une priorité. Une action salvatrice pour l'économie du pays qui est dans sa dernière ligne droite. L'achèvement de l'opération de recensement du foncier industriel en zones industrielles et zones d'activité a été annoncé, le 23 décembre, par le ministre de l'Industrie qui a tenu à faire savoir que les lots disponibles et récupérés (inexploités) seront redistribués aux véritables investisseurs. L'opération de recensement a touché toutes les wilayas, les fonciers inexploités qui sont sur le point d'être récupérés seront redistribués aux investisseurs productifs, a indiqué, Ahmed Zeghdar, lors d'une plénière du Conseil de la nation. Il faut rappeler que des dispositions ont été prises par les pouvoirs publics pour la sauvegarde du foncier industriel, en modifiant son système de gestion pour lever les obstacles et faire face aux cas de blocage dans l'octroi et la gestion du foncier. Une mission assignée à la nouvelle Agence nationale du foncier industriel (Anfi) qui sera opérationnelle en 2022. Cette agence spécialisée facilitera aux investisseurs, l'acquisition d'assiettes foncières dans un court délai, avant de procéder au retrait du foncier industriel auprès des walis et des présidents des assemblées locales, avait déclaré, le 4 décembre dernier, le président de la République, lors de l'ouverture des travaux de la Conférence nationale sur la relance industrielle. L'Anfi procédera à l'achat des assiettes foncières destinées à l'investissement relevant des zones industrielles et les zones d'activité resteront sous la tutelle de l'administration locale, avait annoncé Abdelmadjid Tebboune. Il faut souligner que le foncier industriel, objet de convoitises anciennes, qui a fait couler beaucoup d'encre, constitue tout simplement le noeud gordien de toute tentative à l'investissement. D'importantes parcelles de terrain, à travers le territoire national, ont pourtant été dédiées à l'implantation d'unités industrielles. Elles avaient pour objectif de participer au développement économique du pays dans le cadre d'une stratégie qui devait restreindre sa dépendance au secteur des hydrocarbures, elles ont été tout bonnement détournées de leur vocation. Le dossier du foncier industriel est paralysé depuis des lustres. C'est de notoriété publique. Des centaines d'investisseurs s'en plaignent. C'est un sujet qui est débattu régulièrement à chaque réunion avec les chefs d'entreprise, a indiqué, le 8 juin dernier, le président de la Confédération algérienne du patronat citoyen sur les ondes de la Chaîne 3. Il n'est pas normal qu'on bloque l'investissement, alors qu'il est primordial pour la relance, a déploré Samy Agli. Un imbroglio créé par une administration extrêmement bureaucratisée qui fait la sourde oreille à l'investissement, à un moment où le pays fait face à des défis majeurs, dont celui vital de la relance économique. L'opération d'assainissement du foncier industriel devenait à cet effet essentiel. L'Etat est passé à l'acte, vraisemblablement décidé à séparer le bon grain de l'ivraie. De faire place nette.