L'Algérie s'apprête à recevoir l'année 2022 dans un contexte géopolitique très sensible. Plusieurs dossiers sont sur la table des autorités algériennes, ils seront étudiés et passés au peigne fin à la lumière de l'expérience de l'année 2021 et ses décantations. Le dossier libyen, les rapports avec le Maroc, la France, le prochain sommet arabe et d'autres dossiers dans le genre constitueront l'alpha et l'oméga de la politique de l'Etat algérien durant la prochaine année qui est annonciatrice de plusieurs mutations en perspective. L'enjeu libyen est l'une des questions qui taraudent l'Algérie, un enjeu dont les frontières entre les deux pays constituent l'élément dorsal dans l'entretien des relations et la gestion des conflits qui frappent de plein fouet le voisin libyen. L'Algérie qui a de tout temps dénoncé les ingérences et les interventions étrangères dans les affaires internes des pays, maintiendra cette «doctrine» relevant de ses constantes stratégiques aux plans diplomatique et politique. Comme à l'accoutumée, l'Etat algérien va défendre sa position sur le dossier libyen. ہ ce propos, la diplomatie algérienne et via le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a toujours rappelé que «L'Algérie a, à maintes reprises, souligné que le règlement de la crise doit passer par un processus inter-libyen où les frères libyens doivent jouer un rôle éminent dans le cadre d'un dialogue inclusif à même de garantir la reconstruction et l'unification des institutions et consacrer la réconciliation nationale». Les rapports avec le Maroc sont aussi l'une des questions, au titre de laquelle l'Algérie se donne une nouvelle approche géopolitique. C'est peut-être le plus sensible des dossiers au vu de la configuration prise par la région de l'Afrique du Nord, en raison de la normalisation du Makhzen avec l'entité sioniste et la signature des accords militaires. La nouvelle situation a poussé les autorités algériennes à rompre les relations diplomatiques avec le Royaume chérifien et fermer toutes ses frontières y compris aériennes. Le Makhzen assure le relais de ses mentors étrangers, cette démarche dérange l'Etat algérien, et de ce fait, l'Algérie s'est consolidée par des moyens diplomatiques et autres pour parer à tout dérapage susceptible d'envenimer la situaton dans la région. Idem pour les rapports qui caractérisent l'Algérie et la France, l'enjeu se précise d'ores et déjà: il n'y aura plus de rapports qui font de la France ce qu'elle croyait être réellement,à savoir une force de mainmise voire d'ancienne puissance coloniale. L'avènement du Tebboune à la tête de l'Etat a permis la révision de fond en comble ces lieu. Dans ce sens, l'Algérie et via son président de la République, a rappelé que le temps est venu pour «instaurer de nouvelles règles pour les relations algéro-françaises, basées sur la réciprocité, l'égalité et le respect de la souveraineté et de la décision de l'Etat et du peuple algériens». L'approche est claire et sans ambages. L'Algérie rappellera à tous ceux qui veulent l'entendre que durant l'année 2022, les rapports entre Etats doivent se faire sur la base de l'équité,la réciprocité et la souveraineté. L'année 2022 verra l'Algérie abriter le sommet arabe dans un contexte arabo-arabe très tendu, surtout après les ravages du «printemps arabe» et les conflits qui ont frappé la Syrie, le Yémen et la Libye et d'autres pays du monde arabe. L'Algérie aura à prouver son rôle fédérateur en rapprochant les vues entre les pays arabes.