Le Conseil de la nation, présidé par Salah Goudjil, a annoncé lors d'une réunion de son bureau élargie aux présidents des groupes parlementaires, la création d'une commission d'enquête parlementaire sur la pénurie et la spéculation sur des produits alimentaires de large consommation. Cette déclaration intervient dans un contexte social et économique qui est caractérisé par la flambée sans précédent des prix des produits alimentaires de large consommation et de leur pénurie drastique sur le marché. Le bureau de Conseil de la nation a rappelé que «cette situation relève d'un plan réfléchi et savamment préparé pour créer une atmosphère d'une provocation visant la cohésion sociale des Algériens et la stabilité du pays», mentionne-t-on. La commission d'enquête parlementaire sur la pénurie et la spéculation se chargera dès son installation rapide d' assumer son rôle de contrôle pour apporter sa contribution aux côtés de l'Exécutif dans la lutte contre des pratiques qui ne font qu'exacerber la situation de crise et de déstabilisation du pays, selon la déclaration du bureau du Conseil de la nation. Le phénomène de la spéculation sur les produits alimentaires de large consommation ces derniers temps, est vu par le bureau du Conseil de la nation comme une espèce d'agression orchestrée contre les citoyens par des forces obscures et leurs relais dont la cupidité et la voracité sont le trait commun. Certes, cette flambée des prix et la pénurie provoquée, ne sont pas un cas ordinaire dans la mesure où le phénomène s'est généralisé aux quatre coins du pays d'une manière qui suscite des tensions et des files d'attente partout au niveau des espaces réservés à la distribution desdits produits. Face à cet état de fait qui appelle à des interrogations, les sénateurs exigent une réaction rapide des pouvoirs publics pour faire cesser le comportement criminel des spéculateurs. Ces derniers ont recours à cette pratique dont l'objectif n'est autre que la création d'un climat délétère et une situation de troubles à même d'affecter le front social. Les textes de lois et la Constitution sont clairs en la matière, il faut recourir à la répression contre les responsables et les fauteurs de cette situation qui risque de créer une atmosphère incontrôlable. Il faut dire que la question de la spéculation et la pénurie persiste depuis plus de trois années. Mais cette fois-ci, les choses ont pris une ampleur gravissime et une tournure qui annonce le risque d'un glissement vers l'inconnu. L'intervention rapide et sans attendre des pouvoirs publics pour remédier à la situation est devenue une urgence et une priorité capitale pour parer à tout risque susceptible d'ouvrir des brèches vers une situation de chaos généralisé. Le citoyen lambda qui souffre de cette pénurie et de cette pratique spéculative, veut du concret. Le quotidien des Algériens est marqué par ces files d'attentes pour espérer se procurer les produits alimentaires vitaux pour leurs nourriture quotidienne. Certaines analyses vont dans le sens de la manipulation de la situation pour renverser la donne politique en faveur des forces obscures dont les intérêts sont menacés mordicus. Mais d'autres analyses font allusion au manque de visibilité et de responsabilité en matiére de prévention chez les responsables des portefeuilles concernés par la gestion du circuit commercial et ses connexes. Entre les deux analyses, l'enjeu est en train de s'exprimer comme une forme de déstabilisation du pays et de son homogénéité en ciblant sa matrice sociale à travers des pratiques malsaines, criminelles et antinationales, à savoir la spéculation effrénée et le monopole des plus cupides et voraces.