l'Esil enregistre une demande considérable de candidats. L'emploi précaire ne cesse de gagner du terrain dans la wilaya de Tizi Ouzou, notamment depuis le début de la décennie en cours vu que le nombre de postes budgétaires attribués à la région est insignifiant. De ce fait, nombreux sont ceux qui se rabattent sur un boulot susceptible de leur assurer un gagne-pain. Les multiples dispositifs mis en application par la direction de l'emploi de Tizi Ouzou s'avèrent insuffisants pour pallier le déficit en la matière. Aussi, en dépit d'une indemnité dérisoire, la formule de l'Esil enregistre une demande considérable de candidats constitués essentiellement de la gent féminine recrutés dans leur quasi-totalité dans les administrations. Il en est de même pour le volet Iaig qui assure le payement des travailleurs dans des activités d'intérêt général recrutés généralement par les APC. Toutefois, avec un «salaire» de 2800 DA, l'employé fait face à une situation qui laisse vraiment à désirer surtout lorsqu'on sait qu'il y a même des pères de famille qui sont logés à la même enseigne. «Que peut-on faire avec une misérable paye qui ne peut aucunement assurer même l'achat de dix pains par jour. On est donc contraint de recourir à d'autres travaux supplémentaires pour assurer le minimum. Sincèrement, moi j'ai toujours travaillé parallèlement à ce poste de l'Iaig. J'ai tenu le coup depuis 2001 pour des raisons d'assurance seulement», dira un jeune qui travaille en qualité d'agent d'entretien dans une école primaire au chef-lieu de wilaya. Par ailleurs, s'agissant du volet préemploi, ce dernier a véritablement suscité un véritable engouement chez les diplômés de l'université mais, cependant, cette formule n'arrive point à réduire le taux de chômage grandissant qui guette la classe juvénile. Et pour cause, la demande dépasse amplement l'offre. Notons, à cet effet, que l'année dernière, la wilaya de Tizi Ouzou a bénéficé de plus de 1 400 postes CPE, (contrat préemploi) répartis dans différents établissements à caractère administratif et économique. En outre, il convient bien évidemment de souligner que la rémunération des bénéficiaires de CPE s'élève à 6 000 DA par mois pour les techniciens supérieurs et 8 000 DA pour ceux qui ont accompli un cycle long à l'université, c'est-à-dire, les licenciés et les ingénieurs. Or, ce dispositif ne réglera pas définitivement le problème du chômage. Si quelques bénéficiaires, par ailleurs, arrivent à décrocher une permanisation; nombreux sont ceux dont le contrat sera résilié au terme de deux années de travail. C'est le cas d'un jeune conseiller du sport dans la région d'Azazga qui a reçu une notification d'arrêt de son contrat CPE car, il a terminé ses deux années de travail. «Il est vrai que le CPE nous permet une intégration dans le monde du travail et nous facilite par là même, l'acquisition d'une expérience sur le terrain mais, force est de constater que cela reste toujours un emploi précaire, puisqu'au bout de 24 mois de travail on te met à la porte. Ce n'est pas, en fin de compte du tout une solution pour atténuer le phénomène du chômage dans la région», déplore-t-il. Enfin, il est également utile de souligner que la précarité de l'emploi est omniprésente chez le privé surtout. L'on cite, à titre d'exemple, des travailleurs dans des établissements commerciaux, des cafétérias, restaurants et autres travaux de bâtiment qui ne sont même pas déclarés à la sécurité sociale. Comment peut-on dans ces conditions lutter contre la précarité de l'emploi?