L'annonce a été prise au pied de la lettre. Les cours de l'or noir se sont carrément envolés. Le baril de la mer du Nord pour livraison en mars, contrat le plus échangé à Londres, a bondi de 3,52% pour clôturer à 83,72 dollars. À New York, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en février a pris 3,82% pour s'inscrire à 81,22 dollars. Les prix de ces deux barils de référence du pétrole ont même atteint leur plus haut niveau, en séance, depuis le 10 et le 16 novembre 2021, respectivement. Les Américains à leur corps défendant ont chauffé le baril. Des perspectives d'une demande plus forte y ont fortement contribué. La demande de pétrole des Etats-Unis doit significativement augmenter, selon un rapport publié, ce mardi, par l'Agence américaine d'information sur l'énergie. «Dans ce document, elle a révisé à la hausse ses prévisions de demande de pétrole aux Etats-Unis en 2022 et s'attend désormais à ce qu'elle augmente de 840 000 barils par jour», a précisé Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank. «Les acteurs du marché pétrolier en ont tiré leurs propres conclusions et ont acheté des contrats à terme sur le pétrole, en prévision d'une demande de pétrole toujours robuste», a poursuivi l'expert du second groupe bancaire allemand. Les cours de l'or noir ont poursuivi leur marche, avant-hier en cours d'échanges. À 14h30, le baril de Brent de la mer du Nord pour échéance en mars, affichait 84,26 dollars, se bonifiant de 54 cents par rapport à la séance de la veille. À New York, le baril de West Texas Intermediate pour livraison en février a pris 86 cents pour s'inscrire à 82,08 dollars. Les prix se positionnaient ainsi dans l'attente du rapport hebdomadaire des stocks américains de brut et d'essence, publié par l'agence gouvernementale américaine d'information sur l'énergie. À quoi faut-il s'attendre? Les analystes tablent sur une baisse de 1,85 million de barils, selon le consensus médian établi par l'agence Bloomberg. Si ce pronostic venait à se confirmer, les réserves américaines enregistreraient leur 7e baisse consécutive hebdomadaire. Les estimations, en faveur d'une nouvelle contraction des stocks US, semblent converger en tout cas. Si l'EIA confirme cette baisse, «cela pourrait entraîner une nouvelle pression sur les prix et des problèmes d'approvisionnement potentiels, car l'inflation générale reste un sujet de préoccupation majeur», a souligné Walid Koudmani, analyste chez XTB. Les prix continuent donc de grimper en dépit de la propagation du variant de Covid-19. La capacité de production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses partenaires reste quant à elle limitée. Malgré le retour au calme au Kazakhstan, pays membre de l'Opep+ qui produit entre 1,6 et 1,8 million de barils par jour et un rebond de la production en Lybie, perturbée ces derniers jours, l'oléoduc qui relie deux champs orientaux au plus grand terminal d'exportation du pays, Es Sider, avait été fermé pour maintenance. Un arrêt qui a occasionné une réduction de plus de 200.000 barils par jour de la production nationale, la production de l'Opep+ reste en deçà de ses objectifs.