Les autorités de la wilaya de Béjaïa ont effectué, avant-hier, une visite de terrain pour inspecter le sol choisi pour la réalisation de l'usine de dessalement d'eau de mer, au niveau de la zone de Tighremt dans la municipalité de Toudja. Accompagné du directeur des ressources en eau et des cadres dirigeants impliqués dans ce projet, le wali a inspecté l'état du terrain de 21 hectares retenu pour ce projet, en insistant sur la nécessité d'accélérer l'exécution des démarches administratives nécessaires. «La réalisation de l'usine de dessalement de l'eau de mer d'une capacité de filtration de 300000 m3/jour, permettra de soulager la pression subie par le citoyen et d'améliorer le service d'alimentation en eau potable de toutes les communes de la wilaya», confirmait, hier, le directeur des ressources en eau de la wilaya de Béjaïa, Belaïd Bezerket, joint par téléphone. L'option pour la région de Toudja pour la réalisation de cette importante station, trouve sa raison d'être dans la qualité de l'eau de mer qui s'avère beaucoup moins polluée que celle de l'autre site dans la commune de Souk El Tenine. Ce choix est d'autant plus indiqué par le fait que «l'eau manque terriblement dans la région côtière ouest de la wilaya de Béjaïa». De nombreuses communes ne bénéficient pas d'une alimentation régulière en eau potable. Le recours aux puits de forage et à quelques sources naturelles ne suffit guère pour satisfaire une demande de plus en plus grandissante, notamment en période estivale, qui connaît une affluence record d'estivants. L'Algérienne des eaux (ADE) fournira de l'eau potable à plusieurs communes de la wilaya, grâce à une station de dessalement de l'eau de mer qui verra le jour à Tighremt. Une commission mixte avait d'abord été mise en place pour ce projet. De nombreux déplacements ont été effectués sur les lieux, avec au bout le choix d'un site d'implantation de l'usine de 21 hectares, même si le projet ne nécessite en réalité que 10 hectares. Par prévoyance, un terrain deux fois plus grand a été retenu par la commission mixte désignée. La station, une fois réalisée et mise en service, mettra fin aux pénuries d'eau potable qui affectent, notamment les communes de Beni Ksila, de Taourirt Ighil, d'Adekar, de Boulimat et d'Amtik. La réalisation de cette station prendra au minimum 36 mois, selon le directeur des ressources en eau de Béjaïa. Elle permettra de sécuriser l'alimentation en eau du chef-lieu de wilaya et au nouveau pôle urbain à Oued Ghir, qui comprend plus de 16000 unités d'habitations sociales et promotionnelles, mais également de l'ensemble des communes de Béjaïa. Présentement, la wilaya dispose de plus de 1000 réservoirs d'une capacité de 221 105 m3. L'ADE de Béjaïa établit le taux de raccordement au réseau d'eau potable à 95%, pour 145 m3 d'eau distribuée par jour et par personne. Dotée d'une station de traitement de 120000 m3/j, la production d'eau potable du barrage Tichy Haf avoisine, actuellement, les 100000 m3/j. La capacité globale de stockage de cet ouvrage hydraulique est de 81 millions de m3. Il est utile de signaler que pas moins de 24 communes de la wilaya de Béjaïa sont raccordées au réseau de distribution à partir de ce barrage de Tichy Haf, mis en exploitation en 2006. Il s'agit d'un total de 479 villages et de 332000 habitants. L'ADE de Béjaïa prend en charge, pour le moment, la gestion de 33 communes sur les 52 que compte la wilaya.