Le Yémen, pays le plus pauvre du Golfe, est plongé depuis 2014 dans une guerre opposant les forces pro gouvernementales aux rebelles Houthis qui contrôlent une grande partie du nord du pays, notamment la capitale Sanaa. Les Houthis sont soutenus par l'Iran, tandis que le pouvoir est appuyé militairement depuis 2015 par une coalition de pays musulmans menée par l'Arabie saoudite. La guerre au Yémen a fait selon l'ONU 377.000 morts, victimes en large majorité des conséquences indirectes des combats (faim, maladies), et des millions de déplacés. - Sanaa aux mains des Houthis - En juillet 2014, les Houthis, s'estimant marginalisés, lancent une offensive depuis leur fief de Saada (nord). Les Houthis sont issus du zaïdisme, branche du chiisme qui représente plus de 30% de la population. Majoritaires dans le Nord, les chiites sont minoritaires à l'échelle nationale. S'alliant à des unités fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh, ils entrent en septembre dans Sanaa et s'emparent du siège du gouvernement. Le 20 janvier 2015, ils s'emparent du palais présidentiel à Sanaa et encerclent la résidence du président Abd Rabbo Mansour Hadi, qui fuit vers Aden (sud). - Coalition militaire - Le 26 mars 2015, une coalition menée par l'Arabie saoudite, pays voisin du Yémen, et à laquelle participent notamment les Emirats arabes unis, lance une opération aérienne pour bloquer l'avancée des rebelles. Washington fournit un soutien logistique et de renseignement. En juillet, le gouvernement annonce la «libération» de la province d'Aden, premier succès des loyalistes. La ville éponyme devient la capitale «provisoire» du pouvoir. En octobre, les loyalistes reprennent le détroit stratégique de Bab al-Mandeb, entre la mer Rouge et l'océan Indien. - Bataille de Hodeïda - En juin 2018, les forces pro gouvernementales, appuyées par la coalition, lancent une offensive pour reprendre Hodeida, un important port et principal point d'entrée de l'aide humanitaire. - Séparatistes du Sud - Début 2018, des séparatistes du Sud, territoire indépendant avant sa fusion avec le Nord en 1990, se retournent contre les forces gouvernementales à Aden et assiègent le palais présidentiel. En août 2019, des affrontements opposent à Aden séparatistes de la force «Cordon de sécurité», entraînée par les Emirats, aux troupes du gouvernement, soutenues par Riyadh. Ryadh a depuis négocié un accord de partage du pouvoir. - L'Arabie, cible d'attaques - Le 14 septembre 2019, les rebelles revendiquent des attaques contre deux sites du géant pétrolier Aramco, dans l'Est de l'Arabie saoudite. Ils multiplient les attaques avec drones et missiles contre le royaume saoudien. En mars 2021, les installations pétrolières saoudiennes sont la cible de deux attaques majeures. - Offensive sur Marib - Après des mois d'accalmie, les rebelles reprennent en février 2021 leur offensive sur Marib, ville stratégique dans une région riche en pétrole et dernier bastion loyaliste dans le Nord. L'offensive intervient alors que l'administration américaine de Joe Biden a décidé de mettre fin à son soutien à la coalition et retiré les Houthis de sa liste des «organisations terroristes» pour ne pas entraver selon elle l'acheminement de l'aide humanitaire. - Attaques inédites contre les Emirats - Le 3 janvier 2022, les rebelles capturent un navire battant pavillon émirati au large de Hodeïda. Le 17, les rebelles mènent une attaque avec drones et missiles inédite aux Emirats, faisant trois morts dans l'explosion de camions-citernes à Abou Dhabi. La coalition riposte par des raids. - Destroyer américain - Le 25 janvier, les forces pro gouvernementales annoncent avoir repris le secteur clé de Harib, au sud de la ville de Marib. Le 31, les Emirats sont visés par une troisième attaque de missile au moment de la visite du président israélien à Abou Dhabi. Le 2 février, les Etats-Unis annoncent l'envoi aux Emirats du contre-torpilleur lance-missiles USS Cole et d'avions de combat.