La coalition arabe, menée par l'Arabie saoudite, intensifie, depuis samedi dernier, ses raids contre les rebelles au Yémen en représailles à la mort, vendredi dernier, de 60 soldats (45 Emiratis, 10 Saoudiens et 5 Bahreinis) dans une attaque au missile contre une base de la coalition à Safer, dans la province de Marib, à l'est de Sanaâ. Les positions de rebelles chiites houthis ainsi que celles de leurs alliés, les forces loyales à l'ancien président, Ali Abdallah Saleh, ont été, hier, la cible des avions saoudiens et émiratis dans la capitale yéménite. Selon des témoins, un QG des forces de sécurité à Hadda, dans le sud de la ville et des positions des Houthis dans des quartiers du nord de la ville, ont été visés. Des dépôts d'armes à Jebel Neqm, zone qui surplombe la partie Est de Sanaâ aux mains des forces pro-Saleh ainsi que le palais présidentiel, ont aussi été touchés. L'aviation de la coalition a, également, bombardé des positions rebelles près des ambassades d'Arabie saoudite et des Emirats arabes unis, ainsi que des positions des pro-Saleh à Faj Attane et la colline d'An-Nahdayne, dans le même secteur. D'autres positions rebelles à Al-Saleh, à l'entrée nord de Taëz ont été bombardées. Samedi dernier, les avions saoudiens et émiratis avaient attaqué le QG des forces spéciales à Sanaâ et des dépôts d'armes sur deux collines surplombant la capitale contrôlée par les rebelles. Les avions de la coalition avaient, en outre, visé des positions à Bayhan, au sud de Marib, d'où a été tiré le missile contre la base de la coalition. Douze rebelles ont été tués dans cette attaque, selon un officier loyaliste. L'aviation émiratie n'a commencé à bombarder au Yémen que le lendemain de l'attaque au missile. « La vengeance ne saura tarder », a lancé, selon la presse locale, l'homme fort des Emirats, cheikh Mohammed ben Zayed Al-Hahyane, prince héritier d'Abou Dhabi et commandant en chef adjoint des forces armées, déterminé à débarrasser le Yémen de la menace des Houtis et de leurs alliés. Après plus de cinq mois de raids aériens intensifs, effectués notamment par des avions saoudiens et égyptiens, une avancée a été enregistrée. Elle a permis la reconquête, depuis la mi-juillet, de cinq provinces du Sud et une mobilisation militaire à Marib en vue d'une éventuelle offensive vers Sanaâ et les régions du Nord. En perte de vitesse, les Houthis souhaitent négocier sous l'égide de l'ONU. Mais le pouvoir en exil estime qu'un règlement doit être basé sur la résolution 2216, adoptée en avril par le Conseil de sécurité de l'ONU, qui somme les rebelles de se retirer de tous les territoires conquis. La coalition souhaite finir rapidement avec ce conflit qui a fait près de 4.400 morts, 21 millions de personnes, sur 25 millions habitants, qui ont besoin d'aide ou de protection et 1,3 million de Yéménites ont été déplacés.