Après 50 matchs disputés, l'affiche de la finale de la CAN-2021 est enfin connue: l'Egypte affrontera, demain, le Sénégal dans un duel au sommet du football africain. Ces deux favoris annoncés ont pourtant suivi des trajectoires différentes pour y arriver: une lente montée en puissance pour le Sénégal, une campagne pleine d'expérience et de roublardise pour l'Egypte. Trois ans après sa finale perdue contre l'Algérie, le Sénégal est de nouveau sur le toit de l'Afrique, à une seule marche d'ouvrir enfin son palmarès, désespérément vierge de trophées majeurs depuis plus de 60 ans. Sur le papier, les Lions de la Téranga arrivaient à la CAN avec un statut de favoris indiscutables. Effectif le plus cher d'Afrique, la bande d'Aliou Cissé compte une pléthore de stars sur toutes les lignes, d'Edouard Mendy à Sadio Mané, en passant par Idrissa Gueye ou encore le capitaine Kalidou Koulibaly. Pourtant, le Sénégal, mis à mal par la pandémie de Covid-19, les blessures, voire les problèmes administratifs, a connu un 1er tour compliqué: une seule victoire, un seul but inscrit et une façon de jouer au football, loin des attentes des supporters. Heureusement, dès les 8es de finale, Aliou Cissé a pu aligner son onze type. Les résultats ont suivi avec une montée en rythme en matchs éliminatoires. Une victoire poussive obtenue face à un Cap-Vert (2-0) certes réduit à 9, une qualification convaincante face à la Guinée équatoriale (3-1) et enfin un match complet pour faire craquer le Burkina Faso en demi-finale (3-1). Le Sénégal veut croire que la 3e finale de son histoire sera la bonne. À l'image de Bouna Sarr, qui estime que «le groupe a beaucoup appris de la CAN-2019» et que l'«expérience» acquise lors de cet échec «fera la différence». Mais sur la route des Sénégalais se dresse un adversaire chevronné: l'Egypte et ses sept étoiles, un record africain que les coéquipiers de Mohamed Salah sont bien déterminés à améliorer. En effet, la star de Liverpool et des Pharaons n'a toujours pas gagné de trophée avec son équipe nationale. Pourtant, le tournoi avait mal débuté pour les Pharaons, qui ont reçu pour leur 1er match une leçon de football des Super Eagles du Nigeria, bien plus affûtés (0-1). La suite de la phase de groupes fut tout autant laborieuse, avec des courtes victoires face à la Guinée-Bissau et au Soudan. Mais c'est lors de la phase à élimination directe que les Pharaons ont montré qu'ils étaient les rois de cette compétition. Trois matchs, trois batailles remportées à chaque fois après 120 minutes de combat, à l'expérience et avec une capacité certaine à faire déjouer l'adversaire. Le Cameroun en fut sa dernière victime, brisant au passage son rêve d'un sacre à domicile. R. S.