Qui ne se souvient du fameux procès tenu au tribunal de Chéraga, (cour de Tipaza) de 12 kg de came qui a vu l'auteur s'en tirer avec une condamnation au... sursis! Un brouhaha s'ensuivit, car le verdict avait été reporté à cinq reprises, la magistrate confondue, dira, en guise de défense, puis- que c'était là, le seul désir du procureur de la République! «Et depuis quand le ministère public rend des verdicts qui relèvent des seuls juges du siège?» avait alors rétorqué, Kaddour Berradja, l'ex-président du conseil de discipline du Conseil supérieur de la magistrature. Pour toute défense, la juge avait mis en avant sa qualité première de sa carrière par un sec: «C'est le premier coup de cravache que je reçois depuis que je fais partie de ce merveilleux corps!» Et Berradja, solennel, de répondre en fixant bien dans les yeux, la présidente, ouplutôt, l'accusée: «L'important, c'est que vous ayez été prise en plein flagrant délit, et que vous ayez reconnu les faits! Et le verdict ne pourra jamais vous surprendre car vous ne pouvez plus porter la robe noire et décider de quoi que ce soit en matière de justice rendue!». Cela a valu pour la pourtant expérimentée juge, d'être rayée des tablettes de la belle magistrature! C'était du temps de Kaddour Berradja, un immense magistrat comme on n'en fait plus, hélas! Retraité, il assiste de loin à la marche de la justice qu'il a longtemps servie sans rien attendre! De la bonne graine avec les merveilleux Messaoud Boucherfa, Djamila Chabane, Ahmed Medjati, Louardi Benabid, Med Azrou, Saloua Makhloufi-Dérbouchi, Khaled Achour, Meriem Bellih, Ismail Benamara, Meriem Derrar, Mohand Hadoud, Yasmina Benzadi-Ouadhah, Med Tayeb Hellali, Malika Djabali, Daouadi Medjrab,Abdelhalim Bezzaoucha, Marrok,Zouaoui Laàdjine et autres Ouardia Nait Kaci, ces authentiques juges et parquetiers, qui, pour certains, se proposent encore, pour des services inestimables, et pour d'autres, se reposent aujourd'hui devant l'intrusion des jeunes, leurs anciens élèves!