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Le Maroc asphyxié!
Trois mois après la fermeture du gazoduc Maghreb-Europe
Publié dans L'Expression le 06 - 02 - 2022


L'Algérie, c'est de la figue de Barbarie. Qui s'y frotte s'y pique!. Le Maroc l'apprend à ses dépens. Cette fois ci cela va lui coûter certainement la peau des fesses. La fermeture du gazoduc Maghreb- Europe décidée par le président de la République a mis le royaume au bord de l'asphyxie. Une conséquence du bellicisme caractérisé affiché par le pouvoir marocain vis-à-vis de l'Algérie. «Compte tenu des pratiques agressives du royaume du Maroc à l'égard de l'Algérie, qui portent atteinte à l'unité nationale et après consultation du Premier ministre, ministre des Finances, du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, et du ministre de l' Energie et des Mines, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a ordonné à la Société nationale Sonatrach de mettre fin aux relations commerciales avec la société marocaine et de ne pas renouveler le contrat», avait indiqué un communiqué de la présidence de la République rendu public, le 31 octobre 2021, à la veille de la célébration du 67ème anniversaire du déclenchement de la Révolution. Une mesure qui prive le Maroc d'au moins 640 millions de m3 de gaz algérien, alimentant deux centrales électriques et d'une coquette enveloppe financière de l'ordre de 200 millions de dollars de droits de passage, en fonction des quantités de gaz transportées par le GME. Le gouvernement marocain qui avait assuré qu'il n'y aurait pas de problème d'approvisionnement a finalement choisi de demander l'aide de l'Espagne pour assurer sa sécurité énergétique. Le Maroc cherche, désormais, à importer, pour la première fois, du gaz naturel liquéfié (GNL) en utilisant le GME qui acheminait auparavant des approvisionnements algériens vers l'Espagne, indique Bloomberg. Le Maroc a invité un groupe restreint de négociants en GNL à soumissionner pour des contrats, a déclaré la ministre marocaine de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali, citée par l'agence d'information. La situation semble critique. C'est le branle-bas de combat. L'importation du GNL coûterait plus cher que le gaz naturel qui provenait d'Algérie, souligne Bloomberg. Le ministère espagnol de la Transition écologique s'est dit prêt à mettre à la disposition du Maroc ses terminaux méthaniers espagnols. «Le Maroc a demandé de l'aide pour garantir sa sécurité énergétique basée sur des relations commerciales, et l'Espagne a répondu positivement à la demande. Le Maroc pourra acquérir du GNL sur les marchés internationaux, décharger dans une usine de regazéification en Espagne et utiliser le gazoduc maghrébin pour l'acheminer sur son territoire», a poursuivi le ministère espagnol. L'opération serait réalisable mais elle ne se fera pas sur un claquement des doigts et le prix à payer sera considérable. «Techniquement, cette inversion est faisable. Mais cette opération a un cout et nécessite plusieurs modifications sur les installations. Il faudrait aussi du temps pour la réaliser. Le coût du gaz serait très cher pour le Maroc», a fait savoir l'expert énergétique Mahmah Bouziane. Une telle alternative ne peut se faire qu'avec le GNL importé à des prix plus chers que le GN, sans oublier les frais de transport. Il faudrait aussi installer des unités en Espagne pour pouvoir reconvertir le GNL en gaz naturel pour l'acheminer via le GME, a précisé le spécialiste algérien. Le Maroc n'est pas au bout de sa peine. Ce n'est pas demain qu'il verra le bout du tunnel.

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