Plus de 80% des entreprises de production implantées sur les deux rives de oued El-Harrach ne déversent plus leurs déchets dans cet oued,qui le polluaient jusque-là.. C'est ce qu'a affirmé, lundi dernier à Alger, la ministre de l'Environnement, Samia Moualfi, qui s'exprimait en marge d'une visite aux différents projets d'aménagement de oued El-Harrach, à Alger et Blida.La ministre a affirmé que la majorité des unités de production implantées sur les deux rives de l'oued avaient mis en place des stations d'épuration et de traitement de leur déchets et qu'il ne restait plus que 26 unités qui étaient dépourvues de stations pour l'instant. Les entreprises industrielles doivent assumer leur responsabilité en matière de protection de l'environnement, a souligné Samia Moualfi qui a fait état de discussions en cours avec les responsables de ces entreprises pour trouver les solutions idoines. Parmi les solutions proposées, figure la possibilité de réaliser une station d'épuration avec «un financement commun» des entreprises industrielles concernées. Les entreprises industrielles dépourvues de moyens financiers pour la réalisation de stations de traitement sont appelées à fédérer leurs moyens avec les autres entreprises pour la réalisation d'une station commune. La priorité du projet d'aménagement de oued ElHarrach consiste à stopper la pollution et, partant, améliorer les conditions de vie des riverains de ce cours d'eau. Lors de cette visite d'inspection, Samia. Moualfi était accompagnée du ministre de l'Energie et des Mines, Mohamed Arkab, du ministre des Ressources en eau et de la Sécurité hydrique, Karim Hasni et du ministre de l'Industrie, Ahmed Zeghdar. Le wali d'Alger, Ahmed Maâbed et le secrétaire général de la wilaya de Blida faisaient partie de la délégation interministérielle. Concernant le taux d'avancement des travaux, la ministre a fait savoir que l'aménagement de oued El Harrach concerne plusieurs parties dont certaines ont dépassé les 95% de réalisation.De plus, les travaux en cours, en coordination avec les secteurs concernés, portent sur le parachèvement et l'accompagnement des maîtres d'ouvrage pour la levée des obstacles, notamment techniques. Le projet prévoit plusieurs étapes dont l'aménagement hydraulique et des espaces sportifs et de loisir. Le montant de ce projet, dont la réalisation a été engagée en 2012, est estimée à 38 Mds/DA pour un délai de réalisation de 82 mois selon les explications avancées lors de la visite. Les travaux de ce projet sont assurés par la société sud-coréenne «Daewoo» en collaboration avec l'entreprise nationale Cosider. Ce projet, prévu en quatre tranches, comprend des stations de traitement, des stations de pompage et des stations anti-inondations,ainsi qu'un système d'alerte automatique en cas d'augmentation du niveau des eaux. Il s'agit également de structures contre la pression des eaux et des stations pour le contrôle de la qualité des eaux, comprenant ainsi des micro-laboratoires permettant de repérer la source de pollution en sus d'un système mécanique pour éliminer les mauvaises odeurs.Le ministre de l'Energie, Mohamed Arkab, a rappelé lors de sa visite l'impératif de réaliser les différentes structures et stations du projet afin de garantir l'autonomie en matière d'approvisionnement en énergie à travers les énergies renouvelables. Les travaux gigantesques effectués à ce jour ont permis la réalisation de six terrains de football, trois de handball, trois de basketball ainsi que trois piscines au niveau de l'embouchure de l'oued. En sus de ces équipements, 12 passerelles entre les deux rives ont étés réalisées. Un système de contrôle des eaux et d'alerte pour les inondations a également été réalisé. Un responsable de la direction de l'hydraulique a relevé, récemment, que le souci majeur dans l'aménagement de cet oued était de «prévenir les risques d'inondation et des crues centenaires», expliquant que «les travaux ont permis d'élargir le lit de l'oued pour faire passer 2500 m3 d'eau par seconde. Des stations de pompage ont été également installées. Elles assurent un débit d'eau en amont de l'oued de près de 90000 m3 par jour». Grâce aux travaux de re-calibrage et de dragage,l'oued El Harrach deviendra navigable pour les petites embarcations sans moteur, et ce, sur une distance de six km.