Une séance plénière se tiendra ce jeudi au Conseil de la nation pour l'installation des nouveaux sénateurs et l'élection du président du la chambre haute du Parlement. Tout porte à croire que l'actuel président Salah Goudjil, sera reconduit dans son poste de deuxième personnage de l'Etat. Jusqu'à hier, aucun sénateur de la majorité ne s'est publiquement exprimé sur une éventuelle intention de briguer le perchoir du Conseil de la nation. Les groupes parlementaires du FLN et du RND, disposant d'un poids à même de peser sur l'élection du 2e homme de l'Etat n'ont pas manifesté une volonté de monter au créneau et d'imposer une autre candidature. En tout cas, dans les couloirs du Conseil de la nation, il n'y a pas de bruit de campagne. Les sénateurs ne montrent aucune velléité d'alliance entre groupes. En d'autres termes, les membres de la chambre haute, anciens et nouveaux, ne se préoccupent pas de l'identité du président. Le consensus semble donc implicitement établi, à 4 jours du scrutin. Autant dire qu'il y a de forte chances que le 2e personnage de l'Etat demeure encore le moudjahid Salah Goudjil. Les observateurs de la scène nationale ont tendance à appuyer cette thèse, sachant que le nouveau groupe parlementaire des indépendants qui sont arrivés, faut-il le rappeler, en deuxième position, avec 14 sièges, à l'issue des sénatoriales du 5 février dernier, remportées par le FLN, avec 25 sièges, suivent l'exemple du parti majoritaire. Le même constat est établi pour le Front El Moustakbel et le Mouvement El Bina. Ces deux formations politiques, qui ont obtenu 5 sièges chacun, n'ont objectivement aucune chance de peser sur l'élection du président du Conseil de la nation. Leur principal occupation, présentement est de constituer un groupe parlementaire. Cela portera le nombre des groupes parlementaires au Sénat à 5, contre 3 auparavant. Salah Goudjil, dont le mandat de 6 ans est à mi-parcours, a décidé de se présenter à sa propre succession. Président par intérim, depuis avril 2019, il a été plébiscité à la tête du Conseil de la nation le 24 février 2021. Il avait succédé à Abdelkader Bensalah au poste du deuxième personnage de l'Etat. Bensalah a occupé le poste président du Sénat allant de 2002 à 2019. Rappelons que le chef de l'Etat a désigné mardi dernier, 26 sur 34 membres du Conseil de la nation au titre du tiers présidentiel. L'article 134 de la Constitution précise: «Le président du Conseil de la nation est élu après chaque renouvellement partiel de la composition du Conseil, il doit remplir les conditions prévues à l'article 87 de la Constitution.». Par la suite, le Conseil national procèdera à l'élection de son bureau et à la constitution de ses commissions. Les organes permanents, faut-il le souligner, ne doivent pas changer de main. Ces instances sont dominées par le FLN, le tiers présidentiel et le RND. L'article 133 de la Constitution stipule que «la législature débute de plein droit le 15e jour suivant la date de proclamation des résultats, par la Cour constitutionnelle, sous la présidence du doyen d'âge du Conseil de la nation, assisté des deux députés les plus jeunes». La Cour constitutionnelle a proclamé les résultats définitifs des élections pour le renouvellement de la moitié des membres du Conseil de la nation, le 10 février dernier. Notons que les dernières élections locales ont permis au FLN de garder sa majorité au niveau de la chambre haute du Parlement. Mais cette domination est quelque peu relative, comparativement à la composante du Conseil de la nation, lors de la législature précédente. Le FLN n'est plus le seul maître à bord. Il est talonné par les indépendants. Deuxième force politique du pays, tant au Conseil de la nation qu'à l'APN, les indépendants auront leur mot à dire. Au niveau de la chambre haute, ils ont décroché 14 sièges et sont suivis du Rassemblement national démocratique (RND), avec ses 11 sièges, qui, de fait maintient sa deuxième position au Sénat, malgré son recul par rapport à 2018. Le Front El Moustakbel et le Mouvement El Bina ont obtenu cinq sièges chacun. Le Front des forces socialistes (FFS), Fadjr el Djadid et le parti de Sawt El Chaâb (la voix du peuple) se sont adjugés deux sièges chacun, tandis que Tajamoue Amel El Djazaïr et le Mouvement de la société pour la paix se contentent d'un siège chacun.