Près d'un mois après sa démission, l'on n'a pas encore vu le secrétaire général du RND réellement sur le terrain politique. Le secrétaire général du RND réunit, aujourd'hui à huis clos, les élus du parti siégeant dans les deux chambres du Parlement. Cette rencontre ordinaire intervient dans un contexte politique chargé d'électricité, avec notamment le débat sur la nouvelle Constitution, dont la mouture finale sera remise ce jeudi au chef de l'Etat. A quelques jours du rendez-vous FLN-Bouteflika, considéré comme décisif par l'ensemble des observateurs de la scène nationale, le RND qui a refusé tout débat sur la question sera amené, tôt ou tard, à prendre position par rapport à ce dossier sensible de la vie de la nation. Bien que formellement, l'ordre du jour de la rencontre d'aujourd'hui est plutôt ouvert, il est clair que les cadres du parti aborderont d'une manière ou d'une autre cette question que le FLN a réussi à imposer comme sujet de débat au sein de la classe politique nationale, de sorte à ce que, à l'exception du RND, tous les acteurs politiques ont largement «disserté» sur la question. Cela au plan politique national. Sur le chapitre organique, l'on notera la sérénité avec laquelle les militants du RND ont «géré» le départ de leur secrétaire général de la chefferie du gouvernement. Il est donc attendu à ce que la réunion d'aujourd'hui confirme la «cohésion» des rangs du parti qui prépare activement les prochaines échéances électorales. Avant ce rendez-vous, Ahmed Ouyahia est sorti renforcé de la réunion du Bureau national et de la rencontre avec les 48 coordinateurs de wilaya du RND. Le rendez-vous avec les élus du parti constituera la confirmation que la maison RND se porte bien. Les rumeurs sur un «putsch» ont d'ailleurs complètement disparu du paysage politico-médiatique. C'est dire que Ahmed Ouyahia semble bien tenir son parti. Cela dit, près d'un mois après sa démission, l'on n'a pas encore vu le secrétaire général du RND réellement sur le terrain politique. Il est vrai qu'avant d'affronter la société, l'ex-chef de gouvernement s'est d'abord assuré le soutien de sa propre famille politique. A ce propos, la rencontre de demain sera le dernier test pour un Ouyahia qui dispose d'une année pour mener son parti à des législatives qui promettent d'être très serrées. Un rendez-vous électoral qui ne fera sans doute pas l'essentiel des débats lors de l'université d'été que compte organiser le RND dans les prochaines semaines, puisque la question de la nouvelle Constitution est bien là pour donner du «fil à retordre» à un parti qui, jusqu'à aujourd'hui, ne veut pas en parler publiquement. Et pour cause, la «sérénité» dont fait montre le parti peut très bien être ébranlée le jour où il s'agira du référendum sur la nouvelle Constitution. Ouvertement contre tout amendement, Ahmed Ouyahia aura sans doute de grandes difficultés à convaincre les cadres de sa formation, généralement acquis aux thèses présidentielles. Mais disons que, pour l'heure, on n'en est pas encore là. Les responsables du RND donnent en tout cas l'impression d'insister beaucoup plus sur ce qui les rassemble que sur ce qui pourrait les diviser.