Au moins 13 gendarmes burkinabè ont été tués dimanche dans une embuscade près de Taparko, localité minière située dans le nord du pays en proie à des attaques terroristes fréquentes et meurtrières, a-t-on appris de sources sécuritaires. «Une équipe de la gendarmerie de Dori est tombée dans une embuscade tendue par des individus armés cet après-midi aux environs de Taparko», a indiqué une source sécuritaire. «Le bilan provisoire fait malheureusement état de 13 gendarmes décédés. Plusieurs autres sont toujours portés disparus». «Des renforts ont été déployés sur zone et des opérations de ratissage sont entreprises», selon une autre source sécuritaire, évoquant de son côté «huit éléments (gendarmes) qui manquent toujours à l'appel». Les éléments de sécurité étaient en partance pour une mission de reconnaissance et de sécurisation sur l'axe Taparko - Tougouri où, plus tôt dans la matinée, deux personnes ont été tuées par l'explosion d'un engin artisanal au passage d'un car de transport, a expliqué cette source. Plusieurs autres ont été blessés, dont «deux grièvement touchés», et évacués au centre médical de Tougouri. Vendredi, un engin explosif avait été déclenché sur le même axe de la route nationale numéro 3, au passage d'un camion. Cet incident avait fait deux légers blessés et des dégâts matériels. Le Burkina Faso, particulièrement les régions du nord et de l'est, est confronté à des attaques terroristes qui ont fait plus de 2 000 morts et contraint plus de 1,7 million de personnes à fuir leur foyer depuis 2015. Les attaques avec des engins explosifs improvisés (IED) qui se multiplient depuis 2018 ont coûté la vie à près de 300 personnes civiles et militaires. Ces attaques sont souvent couplées à des embuscades. C'est ainsi qu'au moins 11 civils ont été tués samedi dans l'attaque d'une mine d'or artisanale dans le nord du pays, sur l'axe entre Dori, chef-lieu de la région du Sahel, et Gorom-Gorom. Cette attaque est survenue deux jours après une autre similaire qui a visé une mine d'or sauvage de Tondobi, une localité de la commune de Seytenga, près de la frontière nigérienne, faisant une dizaine de morts. «Des individus armés non identifiés ont perpétré samedi une attaque sur le site d'orpaillage de Baliata», une localité située sur l'axe Dori, chef-lieu de la région du Sahel, et Gorom-Gorom, a indiqué un habitant de la région. «Au mois onze personnes ont été tuées par les assaillants qui ont sommé les exploitants miniers de déguerpir», selon la même source. «L'attaque a été menée par une trentaine d'hommes qui ont fait irruption sur des motocyclettes. Ils ont tiré sur les gens sans distinction», a expliqué un autre habitant, évoquant également un bilan d'une «dizaine de morts». «Il y a eu également des blessés qui ont été évacués à Gorom-Gorom pour des soins», a-t-il souligné, sans plus de précisions. Malgré l'interdiction de l'orpaillage, provoquant régulièrement des éboulements meurtriers, les autorités peinent à contrôler l'exploitation sauvage de l'or, exercée par 1,2 million de personnes, selon des chiffres officiels. Mi-février, l'explosion d'un stock de dynamite sur un site d'or artisanal dans l'ouest du Burkina Faso a fait une soixantaine de morts, selon un bilan officiel. Comme ses voisins malien et nigérien, le Burkina Faso est pris depuis 2015 dans une spirale de violences attribuées à des mouvements armés terroristes, affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique qui ont fait plus de 2 000 morts et 1,7 million de déplacés. Les attaques, qui visent civils et militaires, se produisent essentiellement dans le nord et l'est du pays.