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L'ambassadrice de l'habit authentique algérien
Faïza Antri-Bouzar
Publié dans L'Expression le 16 - 03 - 2022

Privilégiée par une famille qui cultive le beau, le raffinement et le savoir-vivre citadin, Faïza Antri-Bouzar s'est naturellement orientée vers le monde de la création styliste, en puisant du séculaire patrimoine vestimentaire algérien, subtilement actualisé et internationalisé. Son objectif essentiel étant le maintien en usage de cet élément identitaire. Née d'un père originaire de la ville de Miliana et d'une mère issue de la vaillante casbah d'Alger, Faïza Antri-Bouzar est marquée, déjà enfant, par les influences qu'exerce sur elles son entourage immédiat: grand-mère maternelle, parents, et tantes, lesquels lui transmettent les codes de la civilité et les caractéristiques d'habillement propres à ces cités au prodigieux passé historique. «À 12 ans, j'ai porté le karakou (gilet algérois d'apparat en velours brodé) de ma grand-mère, légué par son aïeule, à l'école pour un spectacle et elle m'avait montré, à l'occasion, la façon d'ajuster le foulard en soie traditionnel qui va avec «Mhermet Leftoul», raconte-t-elle à l'APS, à propos de son aînée, Souhila Bent Boursas, à qui elle doit «énormément».
Un goût prononcé pour l'esthétique
Tenant à lui rendre hommage, elle poursuit: «Elle m'a transmis un savoir-faire inestimable. Elle est décédée l'été dernier à 83 ans et jusqu'à son dernier jour, elle n'a cessé de s'entourer du beau et de l'élégant comme si elle était une jeune mariée!».
Ce goût hérité pour l'esthétique sera complété par sa mère qui entretenait un autre art, celui de la belle et généreuse table ainsi que du maniement habile des ingrédients culinaires.
Par ailleurs, petite-fille du fondateur de la prestigieuse maison de bijouterie et de joaillerie éponyme, Rachid Antri-Bouzar, l'univers particulier entourant Faïza ne pouvait que donner naissance à une passion pour le raffinement et l'originalité. Et c'est ainsi qu'elle s'est lancée, en 2009, dans l'univers de la haute couture en investissant le cercle restreint et ardu de la mode, d'où seuls les plus talentueux et tenaces se démarquent. Se faisant, elle s'est fixée comme enjeu «la préservation de l'âme» de l'habit séculaire algérien, tout en réussissant son adaptation aux évolutions esthétiques et pratiques du présent. «Je suis révoltée lorsque je vois que «Mharmet Leftoul» est nouée alors qu'elle doit être ajustée au moyen d'épingles en perles ou que «Seroual Chelqa» (pantalon en fentes accompagnant le Karaco) est trop court ou que les ouvertures sont prononcées», s'indigne-t-elle, à ce propos. Et d'argumenter: «Les codes vestimentaires imposés par la pudeur de notre société doivent être respectés. Nous ne devons pas être dans la vulgarité, mais dans la suggestion subtile, car l'élégance n'est jamais vulgaire». Elle insiste également sur le respect du vocable originel de nos ancêtres: «Il y a des termes issus du patrimoine immatériel et qui font partie de la bienséance des ''Hdar'' (citadins)», explicite-t-elle, citant «Snita», le tissu rêche placé au-dessous de «Mharmet Leftoul» pour que celle-ci, souvent soyeuse, ne glisse pas, ou encore «Kraked», le drapé confectionné des côtés latéraux du foulard. À la faveur de l'évolution de sa carrière en interne, durant laquelle elle a revisité le costume algérois, la robe kabyle, la blousa oranaise, le caftan tlemcénien, la gandoura de l'Est, etc., ses créations ont été fièrement arborées par des artistes comme Souad Massi et Lila Borsali.
Respect à notre patrimoine immatériel
En 2016, elle se lance à l'international afin de «faire connaître et partager la richesse de notre patrimoine vestimentaire». Ce qui l'emmena à conquérir le public canadien, puis américain et d'autres cieux. Son talent a réussi à convaincre des actrices de Hollywood et à en habiller sept d'entre elles, dont Mekia Cox: «Il s'agit de s'adapter, de ne pas rester figés et de comprendre les codes internationaux dans ce domaine, tout en gardant notre identité en y intégrant le paramètre marketing. Si le couturier libanais Elie Saâb est si connu, c'est parce qu'il a su s'adapter à la clientèle étrangère, à l'instar de Hally Berry!», commente-t-elle. Cette conviction est d'autant plus justifiée chez FaÏza que la diversité de ses collections a suscité «l'émerveillement à l'étranger» et que son expérience en dehors de son pays lui a prouvé qu'elle était «capable de relever le défi d'habiller aussi des étrangères, en s'adaptant à leurs physionomie et attentes». «Cette expérience a été enrichissante pour ma carrière, mais je préfère la poursuivre en Algérie pour être au plus prés de mes enfants», confesse-t-elle, avant de revenir sur les 10 ans de sa carrière fêtés en 2019 à travers une collection dédiée à «l'Antiquité algérienne, de Juba II à Séléné», laquelle résume le doigté et le souci du détail caractérisant le travail de cette férue du patrimoine algérien. Abordant précisément la campagne de «dépossession» menée depuis quelque temps contre des symboles de l'identité algérienne, Faïza Antri-Bouzar préconise: «C'est à nous d'être offensifs en valorisant notre richesse. Le problème est que nous pensons souvent, et à tort, que nous ne pouvons pas avancer», avant de plaider pour qu' «on consomme algérien, car des milliers de familles vivent de l'artisanat».


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