Le tribunal criminel siégeant au niveau de la cour d'Oran s'est penché, hier, sur une affaire de falsification de documents officiels, imitation de sceaux étatiques et trafic de fausse monnaie. Selon les faits consignés dans l'arrêt de renvoi, le dénommé D. Moussa était à la tête d'un réseau qui écumait la ville, capitale de l'Ouest, au cours de l'année écoulée. Une perquisition effectuée dans le domicile des parents du sus-nommé dans la localité de Sidi Chahmi, au sud d'Oran, a permis aux enquêteurs de la police judiciaire de mettre la main sur un important lot de matériel informatique parmi lequel figuraient, entre autres, deux scanners couleur et une rame de papier sur laquelle étaient reproduits des billets de banque de 1000 DA, des cartes nationales d'identité et des cartes grises falsifiées ainsi que d'autres documents officiels altérés, prêts à l'utilisation. Ce faussaire, principal accusé, avait été démasqué grâce aux dénonciations de B.B., gérant d'un établissement commercial versé dans la vente de meubles, sis avenue d'Alcool, dans le quartier de Gambetta. Le mis en cause avait acheté un salon et une chambre à coucher d'un montant de 18 millions de centimes, dont il s'acquitta en réglant le commerçant avec de la fausse monnaie de 1000 et 500 DA. Une deuxième victime, K.N., a failli également être arnaquée en vendant son véhicule au principal inculpé. Ce dernier a tenté d'acheter la voiture avec de faux billets. Deux autres personnes impliquées dans cette affaire, en l'occurrence S.M.Habib et C.Mohamed, ont été par la suite interpellées par les policiers. Au terme des investigations, S.M.Habib a été trouvé en possession d'un faux acte de naissance remis par le faussaire en échange de la distribution d'une somme d'argent en faux billets de banque. Hier, en se relayant à la barre, les trois accusés ont rejeté les griefs retenus contre eux en clamant leur innocence, malgré les pièces à conviction que leur a présentées le président de la cour. «C'est la première fois que je vois ce matériel», a déclaré sans convaincre le principal accusé, D.Moussa. Le magistrat a mis en exergue la gravité des faits et les déclarations contradictoires des prévenus en soulignant qu'ils avaient reconnu les faits lors des différentes étapes de l'enquête judiciaire. L'avocat général a conclu son réquisitoire en requérant la réclusion criminelle à perpétuité contre le principal inculpé et une peine de 20 années de réclusion pour chacun de ses deux co-inculpés. Au terme des délibérations, le tribunal criminel a maintenu la peine requise par le représentant du ministère public contre D.Moussa et condamné S.M.Habib à une peine d'une année de prison dont 10 mois fermes, selon le nouveau amendement du code de procédure pénal. Le troisième accusé, C.Mohamed, a bénéficié de l'acquittement.