Héros, martyrs, stratèges militaires, leaders politiques, mais aussi personnages controversés. L'indépendance de l'Algérie est l'aboutissement d'un processus complexe de plus d'un siècle et de l'intervention de multiples acteurs. Des acteurs qui se sont sacrifiés aux dépens de leur vie pour la Révolution. Une révolution ayant enfanté des milliers de héros, connus ou inconnus. Ni mythes ni légendes. Avant tout, des hommes et des femmes. Ils sont les artisans de l'indépendance. La célébration par notre pays du 60e anniversaire des accords d'Evian est, sans nul doute, une autre étape pour se remémorer les valeurs et les principes de ces grands révolutionnaires arrachés à la vie à la fleur de l'age, le fusil à la main. Ils ont pour noms, Larbi Ben M'hidi, Mustapha Ben Boulaïd, colonel Amirouche, Si Lhaouès, Ali Mendjeli, Ali Mellah, Mohamed Lamouri, Mououd Feraoun, Ahmed Redha Houhou, Rabah Mokrani dit Si Lakhdar... etc. La liste est longue. Des martyrs aux vertus et hauts faits d'armes tombés au champ d'honneur. Mustapha Ben Boulaïd fut l'une des premières grandes pertes de la Révolution. Né le 05 février 1917 à Arris, d'une famille aisée, il fut un modèle de bravoure. En juin 1954, il participa à la réunion des «22» et fut désigné responsable dans la région des Aurès. Membre dans le comité des six, il mena les attaques du 1er novembre dans sa région. Arrêté en février 1955, il réussit à s'échapper et rejoindre le poste de commandant de la région des Aurès avant de tomber au champ d'honneur le 22 mars 1956. Il en sera de même pour Mohamed Larbi Ben M'hidi qui fut, au déclenchement de la Révolution, désigné commandant de la zone 5 (l'Ouest algérien). Le martyr figure parmi ceux qui oeuvrèrent avec sérieux pour la tenue du Congrès de la Soummam le 20 août 1956 et fut ensuite désigné membre du Comité de Coordination et d'Exécution de la Révolution algérienne (Haut commandement de la Révolution). Il dirigea la bataille d'Alger au début de l'année 1956 et à la fin de l'année 1957 jusqu'à ce qu'il fût arrêté à la fin du mois de février 1957. Celui qui disait: «Mettez la Révolution dans la rue et vous la verrez reprise et portée par douze millions d'hommes», fut tué par ses tortionnaires dans la nuit du 3 au 4 mars 1957. Le 20 août de la même année, le journal EI-Moudjahid lui rendit hommage en soulignant que «l'ennemi n'a pas bien regardé Ben M'hidi. Il eût compris la vanité de cette torture, l'impossibilité d'ébranler ce révolutionnaire pendant des jours et des nuits. Ben M'hidi fut atrocement torturé, toutes les inventions françaises, toutes les techniques sadiques des tortionnaires lui furent appliquées. Le corps de Ben M'hidi meurtri, cassé et disloqué, s'est écroulé mais nous savons aujourd'hui que sa dignité intacte, son courage et son énergie inébranlables remplirent de honte l'ennemi.». Un mois fatidique pour la Révolution puisque deux autres Héros rendirent l'âme, Ali Boumendjel et Ali Mellah, morts respectivement le 23 mars et le 31 mars. Deux héros peu connus. Si le premier fut l'avocat des militants du Front de Libération nationale, le second fut l'un des grands stratèges de l'Armée de Libération nationale durant la Guerre de Libération. Comme une volonté divine qui a voulu faire du mois de mars, le mois des chouhada car ils étaient nombreux les martyrs qui sont tombés au champ d'honneur un mois de mars. On citera les colonels Amirouche et Si Lhaouès tombés au champ d'honneur, le 29 mars 1959, au djebel Tamer au sud de Bou Saâda. Il en est de même des Mouloud Feraoun assassiné par l'AOS le 15 mars 1962, de Mohamed Lamouri mort au combat le mois de mars 1959, de Ahmed Redha Houhou, assassiné le 29 mars 1956 à Constantine par «La Main rouge».Et notamment du colonel Lotfi mort au combat le 27 mars 1960.