L'Office algérien interprofessionnel des céréales (Oaic), l'Office national interprofessionnel des légumes et des viandes (Onilev), remplissent-ils convenablement leur rôle? La question est d'actualité, au vu de la conjoncture géopolitique actuelle, de la guerre qui oppose l'Ukraine à la Russie, deux acteurs clés de l'alimentation mondiale, qui figurent parmi les plus grands producteurs mondiaux de céréales, de blé notamment. L'Algérie doit en importer plus de 8 millions de tonnes pour répondre aux besoins de sa population, ce qui la placerait au 3ème rang mondial des pays importateurs de céréales, derrière l'Egypte et l'Indonésie. Où en est-on avec le conflit russo-ukrainien qui doit rendre plus rares et plus chers ces produits de consommation de base? L'Oaic, en matière d'exécution du programme d'importation et de constitution du stock stratégique des céréales, a assuré, à la lumière de la crise survenue sur la scène internationale et la situation en Ukraine, la constitution d'un stock de céréales qui devrait suffire d'ici à août 2022, a indiqué le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, lors d'une plénière consacrée aux questions orales des députés de l'APN sur le rôle de son département et des offices sous sa tutelle, dans la régulation du marché, en cas de hausse des prix ou de pénuries. Abdelhafid Henni a saisi cette opportunité pour saluer la politique de soutien de l'Etat à ce secteur stratégique en vue d'améliorer l'offre des produits, notamment les récoltes stratégiques, réduire le volume des importations et diversifier la production et, partant, renforcer la sécurité alimentaire. Grâce à cette stratégie, le secteur agricole a réalisé plusieurs acquis, dont l'amélioration de la récolte des céréales, qui a atteint 27 millions de quintaux en 2021 contre 9 millions de quintaux en 2000, ainsi que la production de la pomme de terre, qui a dépassé l'année dernière, 43 millions de quintaux contre 12 millions de quintaux en 2000, a-t-il souligné. La pomme de terre, produit incontournable de la table algérienne, jadis accessible aux petites bourses qui a vu son prix augmenter de façon irraisonnable, s'est inévitablement invitée aux débats. Quoi de neuf? 15000 tonnes au niveau des 38 points de vente relevant des offices, à un prix de 60 dinars le kilogramme, ont été déstockées, en attendant le début de la production saisonnière, fin mars courant, a déclaré Abdelhafid Henni qui a rappelé que l'Office algérien interprofessionnel des céréales (Oaic) avait, récemment approvisionné le marché en légumineuses à un prix de référence (lentilles à 100 DA et pois chiches à 120 DA), suite à l'augmentation des prix de ces produits sur les marchés national et international. La disponibilité de certains produits est essentielle, à moins de deux semaines du début du Ramadhan, synonyme de consommation effrénée. Les viandes sont concernées à plus d'un titre. Leur production, qui est annoncée en hausse, doit répondre, en principe, à leur forte demande durant le mois sacré en particulier. Que disent les chiffres? La production des viandes rouges est passée, ces 10 dernières années, de 2,5 millions de quintaux en 2000, à 5,4 millions de quintaux en 2021 alors que celle des viandes blanches a bondi de 1,9 million de quintaux à 4,2 millions de quintaux, selon les statistiques dont a fait état le successeur de Abdelhamid Hamdani.