Au moins 13 soldats burkinabè ont été tués dimanche lors d'une attaque de terroristes présumés, dans l'est du pays, ont indiqué des sources sécuritaires, confirmant un regain des violences ces derniers jours dans le pays. «Ce dimanche, des éléments armés ont attaqué une unité (militaire) aux environs de Natiaboani. Le bilan toujours provisoire est de 12 soldats tombés» (décédés), a déclaré une source sécuritaire. «Il s'agit d'une équipe de patrouille et de sécurisation qui a été prise à partie par des terroristes présumés», a indiqué une autre source sécuritaire, évoquant de son côté un bilan d'«une dizaine de morts». «Plusieurs éléments ont également été neutralisés côté ennemi», a-t-il assuré, sans plus de précisions. Natiaboani est une commune rurale située à une soixantaine de kilomètres au sud de Fada N'Gourma, chef-lieu de la région de l'Est, régulièrement visé par des attaques de groupes armées depuis 2018. Selon l'agence d'information du Burkina, une quinzaine de jeunes ont été enlevés par des individus armés à l'issue d'une attaque, à Nagré, près de Natiaboani, vendredi. En 10 jours, il s'agit de la sixième attaque recensée, dans le nord et l'est du Burkina Faso. Au total, 23 civils et 25 militaires (gendarmes et soldats) sont morts dans ces attaques. Le 24 janvier, le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba a renversé le président Roch Marc Christian Kaboré souvent accusé d'être inefficace face à la violence terroriste. Mais après une relative accalmie, le nouveau chef de l'Etat, qui a fait de la lutte antiterroriste une priorité, se retrouve confronté à son tour à des attaques meurtrières. Dans le sillage du Mali et du Niger, le Burkina Faso est pris depuis 2015 dans une spirale de violences attribuées à des mouvements terroristes, affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique, qui ont fait plus de 2 000 morts dans le pays et contraint au moins 1,7 million de personnes à fuir leurs foyers. Au lendemain de la tenue d'une conférence nationale, les nouvelles autorités du Burkina Faso ont annoncé que la transition devrait durer environ 4 ans avant le retour des civils au pouvoir, une situation qui n'est pas de nature à contenter la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), déjà en rupture de ban avec le Mali voisin sur ce sujet.