La wilaya de Bouira accorde une importance capitale au monde de la microentreprise. À cet effet, une feuille de route est tracée en vue de redynamiser l'ensemble des zones d'activité à l'arrêt et d'en créer bien d'autres sur le territoire de la wilaya. Pas plus tard que la semaine dernière, lors de sa visite dans les communes de l'est de Bouira, le chef de l'exécutif a donné son accord pour la réalisation de deux zones d'activité et la redistribution de locaux au profit des artisans. La première zone était dans la commune de Chorfa, celle-ci a été longuement réclamée par les citoyens et les élus locaux. Elle est située au sud de la commune au lieudit Abbas, mitoyenne de Oued Es Sahel. Là, une superficie d'environ 16 hectares est proposée; sur place, l'accord préalable du wali a été donné. Pour la protéger d'éventuelles inondations de l'oued, le wali demande au P/APC d'établir, avant toute autre action, une étude pour la réalisation de gabions tout au long de la rivière à proximité de la parcelle en question. Idem, vu l'étroitesse du chemin qui mène à cette zone depuis la RN26, traversant ainsi tout le village. Toujours sur proposition du P/APC et d'autres citoyens du village, le wali a donné son accord préalable pour la réalisation d'une route périphérique reliant la même zone à l'entrée est de la ville de Chorfa; cette nouvelle ouverture désenclaverait également les quartiers du sud de la ville et les vastes superficies relevant des EAC. Toujours à Chorfa, au centre-ville, des locaux professionnels, au nombre de 62, pour la plupart non opérationnels depuis 2015, fait savoir le wali, ont été distribués. Une décision de récupérer les ateliers non opérationnels et les redistribuer aux artisans actifs fut prise. Sur proposition du président de l'APC de Chorfa Daï Chemlal, le rez-de-chaussée sera dédié aux seules femmes artisanes, elles sont nombreuses et actives à Chorfa dit-il, cela leur permettra de réussir leurs microentreprises avec le soutien des différents dispositifs d'aide à l'emploi des jeunes. Quant au premier étage, le même chef de l'exécutif communal propose d'y réaliser une médiathèque et autres activités scientifiques et culturelles «Chorfa dispose d'un potentiel de jeunes talents considérable dans les sciences et technologie, et même dans la culture», argumente-t-il. La proposition fut retenue par le wali, le même jour, et au niveau de la commune d'Ath Mansour. Là, il faut rappeler que cette commune accuse un énorme retard dans le développement local. «Cette commune a été longtemps marginalisée» laisse entendre le chef de l'exécutif. Et de poursuivre: «Nous ferons de manière à compenser ce retard, à chaque fois que cela est possible». Ce jour-là, à la grande joie des jeunes du village, notamment des enfants, une école primaire neuve et un nouveau stade de football ont été inaugurés. Dans la même commune au lieudit Azru Ukelal, la délégation a visité une assiette d'environ 12 hectares qui ferait l'objet d'une zone d'activité. Azru Ukella est un village isolé où les conditions de vie paisibles ne sont pas réunies. Le projet de zone d'activité proposé le sortira sans doute de cet isolement. «C'est une aubaine pour les jeunes de ce village de se lancer dans le monde de la microentreprise», affirment les personnes présentes sur place, en effet, la plupart de ces habitants sont au chômage. Là aussi, l'idée est retenue, affirme le wali; toutefois, en attendant la régularisation de la nature juridique de l'assiette foncière en question. En effet, il s'agit d'un bien forestier et l'accord final devra être émis par les hautes instances concernées. Par ailleurs, vu la situation stratégique de la parcelle en question, « mitoyenne de la RN 5 et distante d'à peine 3 km de l'autoroute Est-Ouest, ajoutez à cela la nature aride des sols, non fertiles, tout cela donnera plus de chance à la demande de déclassement d'être accordée» estime Lekhel Ayat Abdessalam, le wali de Bouira. La wilaya de Bouira est bien gâtée par la nature, elle dispose d'un paysage constitué de reliefs variés et féeriques qui lui permettent de se positionner comme pôle touristique par excellence. Elle s'étale également sur des milliers d'hectares de terres agricoles fertiles, ce qui ferait d'elle un grenier et non des moindres, pour tout le pays «si la volonté des agriculteurs et des pouvoirs publics est réunie», laissent entendre les experts. Tout cela pourrait représenter un levier pour le développement local. Toutefois, compte tenu de l'immensité de la wilaya et de l'importance avérée de la microentreprise dans le développement local, ces deux facteurs concourent à l'épanouissement de l'économie, en général (expérience vérifiée, notamment dans les pays développés).