Les citoyens de la localité de Tigrine, située à 20 km à l'est du chef-lieu de la commune d'Aït Chaffa, dans la daïra d'Azeffoun, demandent aux autorités locales depuis 2002 de réunir les conditions leur permettant de retourner dans leur village qu'ils avaient fui en 1995 à cause du terrorisme islamiste. Ces villageois avaient déjà tenu, en 2012, rappelons-le, un sit-in devant le siège de la daïra pour réclamer la «restitution» de leur village qui était encore sous l'emprise de l'insécurité. Les démarches ont alors abouti à la délocalisation du village vers un site dit «Mechmel» relevant de Tigrine et distant de 4 km de la zone où est installé un cantonnement de l'ANP, opérationnel depuis 2002. Cette zone est située juste à l'orée de la fameuse forêt de Bounamane, un des ex PC stratégique de la wilaya III historique. Les autorités, qui avaient alors approuvé cette solution de délocalisation et pour laquelle elles sont toujours d'accord, tardent cependant à mettre en œuvre les moyens nécessaires, tels que la viabilisation du site, situé à équidistance entre le village et la RN 24, le revêtement de la piste reliant cette dernière au col de Sidi Aïssa, qui relève de la commune voisine, Zekri. Ces aménagements, fait-on remarquer, permettront des avantages vitaux de désenclavement pour les autres villages voisins : Arch Hassaïne, Bounamane, Tala Boudadene (Zekri) et Tigrine, Boundji, Laâzib n'Ath Ali et Ighzer Mahcen (Aït Chaffa). Ils permettront également le retour progressif de populations sur leurs terres qu'elles avaient fuites, à l'instar de Tigrine, dans les années 1990. Le revêtement de ladite piste est vital, comme l'ont réclamé les autorités locales, suivant une fiche technique établie par la subdivision des travaux publics de la daïra d'Azeffoun, à réaliser dans le cadre de projets sectoriels de développement de l'année en cours (PSD 2014). Cette réclamation des autorités a été appuyée par une requête du comité du village Tigrine, adressée en mai dernier au ministre des travaux publics. Les habitants de Tigrine ont par ailleurs adressé, le 7 juin courant, une ultime requête, dans le même sens, destinée au wali de Tizi Ouzou. Dans ce document, ils préviennent qu'ils n'auraient pas d'autres choix, devant la «sourde oreille» des pouvoirs publics quant à leurs légitimes réclamations, que de recourir à des actions de rue, encore plus radicales. A rappeler que le comité du village avait adressé le 16 mars dernier une première requête au wali dans laquelle ils soulignent près d'une dizaine de points, primordiaux pour la région, et nécessitant des solutions. Dans son document, le comité demandait d'abord la «désignation d'une commission de wilaya pour constater de visu la situation sinistrée des villages Tigrine, Boundji et Laâzib n'Ath Ali», et ensuite la «réfection de la route qui désenclaverait ces villages, leur raccordement au réseau d'eau potable (AEP), l'approbation de la délibération d'affectation d'une parcelle de terre par l'APC, conformément à la circulaire ministérielle n° 956 du 13 novembre 2010, un terrain relevant du patrimoine foncier de la commune et du Arch Tigrine, dégager un programme spécial d'aide à l'habitat rural pour un quota de 500 dossiers au profit de citoyens de ces villages, l'affectation de projets (PCD et PSD) dans divers secteurs au profit desdits villages, au même titre que les autres localités de la commune d'Aït chaffa».