La commune dispose de grandes surfaces foncières et d'importantes possibilités pour le développement du tourisme de montagne. Haizer, cette commune située au pied du massif du Djurdjura, à 9 km au nord de la ville de Bouira, ne trouve pas encore le chemin de son développement. Promue comme chef-lieu de daïra depuis les années 1970, cette municipalité n'a jamais suscité l'intérêt des pouvoirs publics pour permettre à sa population de profiter des grosses enveloppes injectées ailleurs dans le secteur de l'investissement. Ainsi, les villageois assistent impuissants à la déchéance généralisée de leurs localités. L'absence d'opérateurs économiques susceptibles de générer des postes d'emploi ne fait qu'amplifier l'excessif désespoir des jeunes. La possibilité de faire sortir la région de l'ornière de la misère existe, compte tenu de son emplacement géographique, de sa proximité avec la station climatique de Tikjda et l'autoroute Est-ouest, une situation qui pourrait hisser Haizer au rang d'une contrée touristique par excellence. Mais pour concrétiser une telle ambition, les autorités doivent s'impliquer. Meziane Chaâbane, président de l'APC, croit que l'avenir de la commune tient beaucoup au développement du tourisme, particulièrement le tourisme de montagne. Dans cette optique, un projet de télésiège, qui reliera le village Tanagout à la «Dent de lion», un pic du Djurdjura, ainsi qu'une auberge, ont été proposés dans le cadre du plan d'aménagement de la wilaya (PAW). L'importance de ce projet, une fois réalisé, est surtout de lier la ville de Haizer, à Bouira, à la station de Tala Guilef, dans la wilaya de Tizi Ouzou. En outre, ce télésiège désenclaverait le flanc sud du Djurdjura, notamment le site touristique Mimouna, et redonnera vie aux villages des zones montagneuses qui ont vécu durant la décennie noire, une immense solitude. Aussi, pour assurer la réussite de ces projets et confirmer la vocation touristique de la région, les pouvoirs publics sont appelés à mettre les bouchées doubles et faciliter les choses aux promoteurs potentiels dans la réalisation d'infrastructures hôtelières dont Haïzer a un grand besoin. Il faut souligner que la quasi-totalité du foncier de la commune appartient au privé. De ce fait, «l'Etat doit afficher sa volonté de booster l'investissement dans cette municipalité, lésée et oubliée de tous les programmes du développement», pense le président de l'APC. Le deuxième secteur qui constitue une potentialité majeure pour la région est l'agriculture. La commune regorge de grandes surfaces foncières agricoles qui lui permettraient de devenir le grenier de la wilaya. En plus des plaines fertiles qui occupent les parties sud et ouest, la collective dispose de la montagne où plusieurs filières de l'agriculture se développent, comme l'élevage. Toutefois, les services agricoles de la wilaya traînent la patte quant à doter la commune d'un périmètre d'irrigation, à l'image des communes d'El Asnam et de M'chedallah. Le maire de Haïzer affirme que le projet a été proposé dans le cadre du plan d'aménagement de la wilaya. Il faut souligner que d'autres choses encore font défaut dans cette région. «Aucun équipement public au sens propre de terme n'a été implanté à Haizer», clame le P/APC qui s'interroge : «Pourquoi ne pas réaliser un institut universitaire dans cette commune ?». Pourtant, Haizer est la municipalité la plus proche du chef-lieu de wilaya et où l'amélioration urbaine et le manque d'eau potable font cruellement défaut. Par ailleurs, dans la localité de Tikboucht, à quelques encablures au sud de la ville, les habitants attendent depuis des décennies l'aménagement de leurs quartiers. Selon le maire, le dossier sommeille dans les tiroirs de la direction de l'urbanisme et de la construction (DUC). Quant au réseau d'alimentation en eau (AEP), plusieurs villages n'arrivent pas à étancher leur soif, malgré l'abondance de l'eau qu'offre le barrage de Tilesdit. En somme, l'état de sous-développement dans lequel patauge Haizer n'est qu'une résultante directe de la gestion des précédents exécutifs communaux et des élus locaux se querellant, non pas pour l'intérêt commun des citoyens, mais pour leurs propres affaires.