La coopération algéro-allemande en matière de transition énergétique et d'énergies renouvelables est plus que jamais d'actualité. Le déplacement du ministre de la Transition énergétique et des Energies renouvelables,le professeur Benatou Ziane en Allemagne pour prendre part aux travaux de la 8éme Conférence de Berlin sur la transition énergétique, illustre cette approche progressive. Les entretiens du ministre algérien avec son homologue allemand, le vice-chancelier et ministre de l'Economie et de la Protection du climat, Robert Habeck,consacrent cette volonté des deux pays à aller vers un partenariat durable et bénéfique pour les deux parties. L'Algérie qui dispose d'un fort potentiel reconnu, en matière de ressources d'énergies renouvelables, dont le solaire et l'éolien, pourrait profiter de l'expertise allemande disponible et ambitieuse, pour relancer des projets d'envergure d'énergies renouvelables. Il va sans dire que l'intérêt allemand pour les potentialités algériennes, n'est pas d'ordre caritatif ou découlant d'une oeuvre de charité. En termes clairs, les Allemands entendent lancer des partenariats gagnant-gagnant avec l'Algérie, dans les domaines de la production de l'hydrogène vert, à travers le développement d'une technologie du photovoltaïque et de l'éolien. Forte d'une expérience de plus de deux décennies, en matière de maitrise des technologies des énergies renouvelables, l'Allemagne prodigue conseils et assistance, à travers des programmes de coopérations avec nombre de pays développés ou émergents, comme la France, l'Afrique du Sud, le Brésil, le Chili, la Chine, l'Inde, la Jordanie, le Mexique, la Tunisie et d'autres encore. Avec l'Algérie, le partenariat énergétique allemand porte sur des thématiques bien déterminées, dont le développement et l'intégration des énergies renouvelables dans les réseaux, l'instauration de mécanismes de financement pour les énergies renouvelables, l'amélioration de l'efficacité énergétique dans l'industrie et la modélisation macroéconomique de scénarios énergétiques à long terme. Tout un programme, en somme qui focalisera davantage d'efforts de la part des deux parties. Néanmoins, faut-il le souligner, la coopération bilatérale énergétique entre l'Algérie et l'Allemagne connait déjà un stade avancé, à travers la mise en place d'outils et d'instruments de travail conjoints. C'est le cas du réseau algéro-allemand de l'efficacité énergétique, ainsi que les missions de formation et de recyclage. Insistant sur le caractère stratégique de la coopération bilatérale, le ministre allemand a recentré l'attention autour du nécessaire lancement de projets autour de la production de l'hydrogène vert. En 2019, l'ancien secrétaire d'Etat fédéral, Rainer Baake, déclarait que «L'Algérie est un partenaire attractif pour l'Allemagne. Je suis convaincu que le partenariat énergétique algéro-allemand générera des avantages pour les deux pays dans la perspective d'un approvisionnement énergétique durable». Pour sa part, le professeur Ziane a lancé un appel aux entreprises allemandes, afin de prendre part à la réalisation du grand projet photovoltaïque «Solar 1.000». Un souhait formulé par le ministre algérien de la Transition énergétique, qui entend réserver un traitement particulier à ce projet grandiose, premier du genre dans l'histoire de l'Algérie. Faisant partie d'un programme national de développement des énergies renouvelables, doté d'une capacité totale de 15.000 MW à l'horizon 2035, «Solar 1.000» devra voir l'étude des offres soumises dès ce mois d'avril. Une aubaine pour les entreprises allemandes et celles privées algériennes, qui seraient intéressées par l'intégration de ce domaine très porteur et d'avenir. Dans ce contexte aussi, il serait judicieux de revenir sur cet événement majeur qui est la tenue du premier Camp national de l'entrepreneuriat et des start-up dans les énergies renouvelables et l'environnement, dans la wilaya de Batna. Une rencontre pratique qui a regroupé autour de spécialistes, hommes d'affaires, experts en technologies de l'information, des étudiants, responsables de clubs scientifiques et futurs entrepreneurs, intéressés par les mécanismes et les voies de création de start-up spécialisées dans les énergies renouvelables. Une opportunité qui pourrait ouvrir des perspectives réelles, surtout si l'on prend en ligne de compte les retombées que pourrait générer le projet «Solar1.000».