Bilan plus que positif. Le cap des 100.000 logements réalisés chaque année a été atteint en 2001. Pour cette année, l'objectif est à un taux supérieur. Point d'autosatisfaction, la pression pour de meilleures exigences est maintenue par le ministre de l'Habitat. M. Abdelmadjid Tebboune a indiqué, hier à Alger, à l'ouverture de la réunion-bilan du secteur de l'Habitat, que son «département veut faire de l'année 2002, celle de l'urbanisme». «Les règles élémentaires de l'urbanisme doivent être revues», a dit M.Tebboune en indiquant: «Nous voulons revenir à la normalisation, car aujourd'hui, il n'y a pas d'âme dans nos villes.» «Nous sommes en pleine contradiction dans ce secteur géré par un statut urbanistique catastrophique», a ajouté le ministre s'adressant aux cadres nationaux de son secteur. «Pourtant, affirmera-t-il, l'Etat dépense des milliards de dinars dans l'urbanisme et on constate sur le terrain qu'on n'a pas pu imposer une loi urbanistique dans cette situation», qualifiée par le représentant du gouvernement de «pagaille». Selon le ministre, «les urbanistes, concepteurs et architectes, ont été incapables de reproduire des rues comme Didouche-Mourad ou Larbi-Ben M'hidi, c'est, dira-t-il, un étalage de Garidi 1, Garidi 2... Des quartiers comme Bachedjarrah ou Gambetta sont à revoir». Concernant le non-respect des plans de construction, le montant des pénalités dressées par la tutelle au cours de 2001 pour sanctionner les contrevenants en matière d'urbanisme au niveau de l'ensemble des wilayas, a été de l'ordre de 2 milliards de centimes, «mais en réalité, dira le ministre, ce chiffre devrait être multiplié par dix». Devant les responsables de l'urbanisme et de l'habitat au niveau des wilayas, le ministre affirmera également que «la notion de certificat de conformité dans le domaine de la construction a été carrément oubliée». Selon le ministre, des logements sont érigés à proximité des zones industrielles et des garages sont construits avec autorisation dans les quartiers résidentielles. «Soyez fermes et refusez la compromission», martèlera-t-il en nuançant toutefois qu' «être ferme ne veut pas dire refuser au citoyen de construire son logement». Donc après la quantité, «l'année 2002 sera aussi celle de la qualité et du contrôle», dira-t-il avec force. Montée en cadence de l'habitat, un secteur enfin sorti d'un long sommeil de plusieurs décennies.