Lors de son entrevue périodique avec des représentants de la presse nationale diffusée, samedi soir, sur les télévisions et radios nationales, le président Tebboune a rappelé les positions de l'Algérie au niveau international. Dans son intervention le chef de l'Etat a mis en exergue le rôle pivot de l'Algérie dans la région et dans le traitement des questions africaines. « La consultation de l'Algérie est devenue nécessaire dans plusieurs dossiers, pour ne citer que le Sahel ou encore la Libye», a-t-il précisé, soulignant que l'opinion de l'Algérie est «recherché par les pays de la Méditerranée». Pour étayer ses propos, le président Tebboune a affirmé que tous les pays arabes avaient confirmé leur participation au Sommet arabe, prévu en novembre prochain en Algérie. «L'Algérie n'a de problèmes avec aucun pays arabe. Ce sont tous des pays frères, et tout ce qui les touche nous affecte» a-t-il clamé. Un Sommet arabe pour lequel l'Algérie oeuvre à placer la cause palestinienne au coeur des priorités. Réitérant la position de l'Algérie vis-à-vis des questions palestinienne et sahraouie, «considérées comme étant des questions de décolonisation». le chef de l'Etat a affirmé que l'Algérie poursuivrait ses initiatives et ses contacts jusqu'à amener le Conseil de sécurité à se réunir et statuer sur cette question. Abordant la crise libyenne, le président Tebboune a avancé que la solution au problème est purement «inter-libyenne». Pour le chef de l'Etat, l'Algérie s'aligne sur la légalité internationale concernant le dossier libyen. À cet égard, il a botté en touche toute organisation d'une conférence internationale sur la Libye comme formulée par les Libyens. «L'Algérie, qui oeuvre à l'unification des rangs, ne s'engagera pas dans une initiative susceptible de créer la division entre les pays arabes», a-t-il précisé, avant de révéler que l'Algérie, qui n'a répondu ni positivement ni négativement, suivait la situation dans ce pays. S'agissant du revirement de l'Espagne sur la question sahraouie, le président Tebboune a affirmé qu'il s'agit d'une position «éthiquement et historiquement» inadmissible, soulignant que le retour à la normale des relations algéro-espagnoles était tributaire de l'application du droit international. «Nous avons de très solides liens avec l'Etat espagnol mais la position exprimée récemment par le chef du gouvernement, Pedro Sanchez, sur la question sahraouie a changé la donne, ce qui a requis le rappel par l'Algérie de son ambassadeur à Madrid», a rappelé le chef de l'Etat qui fait le distinguo entre le gouvernement et l'Etat espagnol. D'ailleurs, il a tenu à rassurer le peuple espagnol que l'Algérie «ne renoncera pas à son engagement d'approvisionner l'Espagne en gaz, quelles que soient les circonstances». Evoquant les relations algéro-françaises, le chef de l'Etat a assuré que l'Algérie «ne renoncera pas au dossier de la Mémoire, et c'est là un principe constant», tout en rendant hommage à l'Italie, pays envers lequel l'Algérie restera reconnaissante pour son soutien durant les épreuves difficiles. À ce sujet, le chef de l'Etat a tenu à rappeler que l'Italie était le seul pays à soutenir l'Algérie pendant la décennie noire, relevant que l'Italie s'était tenue aux côtés de l'Algérie en ouvrant des lignes de crédit en milliards de dollars, tout en maintenant les vols d'Alitalia vers le pays, «au moment où aucun avion n'atterrissait en Algérie à la demande d'un pays européen». Concernant les relations avec la Russie, le chef de l'Etat a souligné que l'Algérie est «une puissance avérée au sein du Mouvement des non-alignés et ne s'engagera pas dans des questions qui ne la concernent pas», toutefois « cela ne nous empêche pas d'être amis avec la Russie comme nous sommes amis avec les Etats-Unis, d'une autre manière, en sus de nos relations solides avec la Chine».