Le Président français, Emmanuel Macron, avait, publiquement, admis lors de la commémoration des accords d'Evian que le cheminement de l'Algérie et de la France vers «l'apaisement des mémoires» était irréversible. Entre les deux tours de la présidentielle, Emmanuel Macron avait envoyé à Alger son homme de confiance, l'homme des grands dossiers, Jean-Yves Le Drian. Une manière de signifier la place de l'Algérie dans son agenda. Depuis, Emmanuel Macron a été réélu pour un mandat présidentiel de cinq ans. Les choses sérieuses entre Alger et Paris peuvent recommencer. D'autant que l'Algérie a, implicitement, soutenu la candidature de Macron. Une position exprimée par le recteur de la Grande mosquée de Paris qui avait appelé à soutenir le Président Macron, deux jours après la visite à Alger du ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian qui avait, alors, émis le souhait que le dialogue amorcé contribue à la relance des relations entre l'Algérie et la France. «Renouer une relation de confiance entre les deux pays, marquée par le respect de la souveraineté de chacun, et regarder vers l'avenir pour travailler sur la relance du partenariat», avait indiqué Le Drian. Tout en soulignant le caractère «indispensable» de la coopération entre les deux pays pour la stabilité de la région, le diplomate français a émis le souhait de l'inscrire dans la «durée» avec «la perspective d'une réunion prochaine du Comité de Haut niveau entre les gouvernements français et algérien». Les deux parties semblent bien parties pour écrire de très belles pages de leur histoire, comme le souligne, dans son message de félicitations, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Le chef de l'Etat a exprimé son souhait d'ouvrir pour les deux pays de «vastes horizons d'amitié, de convivialité harmonieuse et de complémentarité mutuellement avantageuses». Tout en mesurant l'importance de cette opportunité historique qui s'offre aux deux pays d'envisager et de prendre en charge l'avenir avec ambition, courage et responsabilité, le Président Tebboune a émis le voeu de voir les relations algéro-françaises à refonder». Dans son message, le Président Tebboune a esquissé une feuille de route pour l'avenir des relations algéro-françaises. Une feuille de route en plusieurs points. «Qu'il s'agisse de mémoire, de relations humaines, de consultations politiques ou de projections stratégiques, de coopération économique etd'interactions dans toutes les sphères de travail en commun, la vision rénovée, pleinement respectueuse des souverainetés et de l'équilibre des intérêts, que nous partageons, a le potentiel d'ouvrir à nos deux pays de vastes horizons d'amitié, de convivialité harmonieuse et de complémentarité mutuellement avantageuses» a souligné le Président Tebboune. En somme, une approche réaliste du co-partenariat, un partenariat gagnant-gagnant loin du mercantilisme et de l'esprit de domination, et une vision commune du devenir. Des dossiers à aborder lors de la visite à Alger de Emmanuel Macron sur invitation de Abdelmadjid Tebboune. Des dossiers que le Président français Emmanuel Macron a mis de côté lors de son premier mandat. Des dossiers décisifs pour l'avenir des relations algéro-françaises. Des dossiers liés à la mémoire, à la coopération économique, à la sécurité et à l'entraide judiciaire, notamment les personnes recherchées par l'Algérie pour terrorisme, ainsi qu'à la récupération des biens spoliés en Algérie et transférés en France. Dès lors, il appartient aussi bien à l'Algérie qu'à la France d'avoir une vision commune de leur devenir, condition sine qua none de contribuer ensemble à la stabilité régionale. D'autant que la France et l'Algérie partagent d'autres défis majeurs dans un contexte mondial.