En visite à Alger, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a été reçu en audience par le président de la République Abdelmadjid Tebboune, en présence du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ramtane Lamamra. Une visite survenant dans un contexte marqué par plusieurs enjeux. Plusieurs dossiers sensibles, mais aussi ceux liés à l'«énergie», ont été abordés à l'occasion. Des dossiers liés à la coopération bilatérale, indispensable à la sécurité et à la stabilité de la région. À l'issue de l'audience que lui a accordée le chef de l'Etat, le chef de la diplomatie française a affirmé que ce déplacement «a pour double objectif de renouer une relation de confiance entre nos deux pays, marquée par le respect de la souveraineté de chacun, mais aussi de regarder vers l'avenir pour travailler à la relance et à l'approfondissement de notre partenariat qui est indispensable», avait-il indiqué. Tout en soulignant le caractère «indispensable» de la coopération entre les deux pays pour la stabilité de la région, le diplomate français a émis le souhait de l'inscrire dans la «durée» avec «la perspective d'une réunion prochaine du Comité de Haut niveau entre les gouvernements français et algérien». Prévue l'année dernière, la réunion de ce comité a été reportée en raison des tensions politiques. Néanmoins, les relations entre Paris et Alger connaissent actuellement une période de détente après la crise diplomatique de 2021 suite aux déclarations du Président Emmanuel Macron sur l'Algérie et sur la colonisation. Après cet épisode, il ne restait plus qu'à consolider le dégel. Pour ce faire, le Président français a dépêché à Alger sa « carte maîtresse». Lors de son dernier voyage en Algérie, le chef de la diplomatie française avait émis le souhait que le dialogue amorcé contribue à la relance des relations entre l'Algérie et la France...«Renouer une relation de confiance entre les deux pays, marquée par le respect de la souveraineté de chacun, et regarder vers l'avenir pour travailler sur la relance du partenariat», avait indiqué Le Drian en décembre dernier à Alger. Un appel renouvelé. Rappelant la «profondeur historique» des liens entre les deux pays, Jean-Yves Le Drian a appelé à inscrire ces relations «dans une perspective historique d'avenir». «Nous avons poursuivi le travail engagé sur la relance, en cours, de nos relations bilatérales. Elles sont essentielles pour chacun de nos deux pays», a déclaré Jean-Yves Le Drian. Evoquant les défis régionaux auxquels font face les deux pays, dont celui du terrorisme, le diplomate français a soutenu que les deux pays font «face à des défis régionaux, au premier rang desquels le terrorisme» et d'appeler à une «coopération dans le domaine de la sécurité et pour la stabilisation de notre environnement régional est donc indispensable, en Méditerranée comme en Afrique», notamment en Libye et au Sahel. À ce sujet, Jean-Yves Le Drian a plaidé pour la relance du processus de transition en Libye, estimant, en outre, que l'Algérie et la France ont des «défis stratégiques partagés». Jean-Yves Le Drian, qui a également indiqué avoir évoqué avec Abdelmadjid Tebboune la question du «terrorisme, de la coopération sécuritaire pour la stabilité de notre environnement méditerranéen et africain», a affirmé que «la France et l'Algérie partagent d'autres défis majeurs dans un contexte mondial marqué par les développements de la situation en Ukraine». Abordant le conflit russo-ukrainien et ses répercussions sur «la sécurité de l'Europe et la stabilité internationale», Jean-Yves Le Drian a souligné que ce conflit avait «des conséquences majeures en matière de diversification des approvisionnements énergétiques pour les Européens, comme en matière de sécurité des approvisionnements alimentaires, y compris pour l'Algérie». À ce sujet, des sources soutiennent que le chef de la diplomatie française a évoqué la possibilité de l'acheminement du gaz algérien vers l'Hexagone.