Parmi les réformes engagées par l'Etat pour le redressement de la situation financière et économique du pays, celle relative à la gestion budgétaire, semble entrer dans une phase cruciale de sa réalisation, dans la mesure où elle introduit des changements et modifications notables dans la gestion budgétaire des institutions de l'Etat. C'est du moins ce qui ressort de l'allocution du ministre des Finances, Abderrahmane Raouya, lue hier en son nom par le directeur général du budget au ministère, Abdelaziz Faïd lors d'une Journée d'étude sur le thème: «Sigb, outil d'accompagnement de la réforme budgétaire et comptable». Un accompagnement indispensable pour assainir les institutions et les organismes financiers, des pratiques de corruption et de bureaucratie qui ont été érigées en mode de fonctionnement durant des décennies. C'est dans ce sens, que le ministre précise que «le Système intégré de gestion budgétaire (Sigb) permettra de mettre en place une comptabilité tridimensionnelle qui fera ressortir clairement les flux financiers et partant permettre la vérification de la conformité des opérations réalisées des autorisations accordées par le Parlement». Un retour aux normes universelles de gestion des richesses et des biens, mais également une action profonde de substitution qui fait passer d'une gestion unilatérale et concentrée autour de hauts responsables aux larges prérogatives, à une gestion qui s'appuie sur un système à plusieurs sources de recoupement et de contrôle du travail accompli. Il s'agira dans ce cas de figure, de mettre l'obligation de résultats et le respect des délais en matière de gestion et de maïtrise des dépenses «La réforme budgétaire vise également à conférer davantage de transparence et d'efficacité pour justifier le moindre dinar dépensé» a insisté le ministre. Il faut dire que devant les grands défis à relever, les grands projets structurants à lancer et le maintien de la politique sociale, l'impératif de repartir du bon pied est incontournable, dans la mesure où la situation du pays ne permet pas le luxe de commettre les mêmes erreurs du passé. Car si l'embellie des marchés pétrolier et gazier est une opportunité certaine pour la relance économique, il n'en demeure pas moins, que sans les mécanismes adéquats pour une exploitation optimale de ces revenus, l'impact de cette opportunité deviendra nul,voire sans effet. C'est dans cette optique qu'on peut estimer la vraie utilité des outils tels que le Sigb. Cela étant, il est clair qu'à elle seule l'introduction de ce système annonce d'une façon franche la fin de l'ère de l'impunité et de l'improvisation en matière de décision et de gouvernance économique. C'est dans cet ordre d'idées que le ministre a tenu à expliquer que «la réforme de la gouvernance du budget implique la rationalisation des moyens, la maîtrise de la cadence et le niveau de dépenses, l'usage optimal des ressources disponibles et la bonne gestion des projets, ce qui permettra d'atteindre les objectifs d'efficacité et la faisabilité des deniers publics ainsi que la veille sur la qualité de l'effort consenti». Par ailleurs, le ministre est revenu sur le mode de dotation des moyens budgétaires, insistant sur l'importance des modifications apportées par les lois de finances, notamment «l'adoption d'un budget en fonction des programmes pluriannuels susceptibles d'encourager l'émergence de nouveaux acteurs avec une plus grande responsabilité. Le niveau d'atteinte des objectifs tracés au titre de ces programmes est évalué à la faveur des indicateurs de performance pour lesquels des moyens budgétaires seront affectés après vote».