Les revenus de la fiscalité ordinaire devraient progresser grâce à l'accélération de la modernisation de l'administration fiscale par la généralisation de la gestion électronique de l'impôt, et à travers le renforcement de la lutte contre la fraude et l'évasion fiscales. C'est ce qu'a indiqué, hier à Alger, le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya, lors de son allocution d'ouverture d'un séminaire international sur «l'optimisation de la gestion de la trésorerie», organisé par l'Association internationale des services du Trésor (Aist). Selon M. Raouya, les ressources financières du pays avaient connu une baisse «considérable» à partir de 2014 dans le sillage de la diminution des recettes de la fiscalité pétrolière, ce qui a incité les pouvoirs publics, a-t-il expliqué, à adopter un nouveau modèle de croissance économique. Ce modèle, a-t-il ajouté, s'appuyait, d'une part, sur une approche rénovée de la politique fiscale et budgétaire, et, d'autre part, sur une perspective de diversification de l'économie. Cette nouvelle approche a alors nécessité, selon le ministre des Finances, une réforme du système fiscal en vue d'assurer une couverture progressive des dépenses de fonctionnement par les revenus de la fiscalité ordinaire, qui devront progresser grâce à l'accélération de la modernisation de l'administration fiscale par la généralisation de la gestion électronique de l'impôt, mais aussi grâce au renforcement de la lutte contre la fraude et l'évasion fiscales. Evoquant l'aspect budgétaire, M. Raouya a souligné qu'une «meilleure maîtrise» des dépenses publiques s'imposait par la mise en œuvre de réformes budgétaires et comptables, contribuant ainsi à la modernisation des finances publiques, et par l'instauration des techniques d'ingénierie financière visant à gérer la trésorerie. Selon le ministre, la gestion de la trésorerie de l'Etat nécessitait la disponibilité, en temps réel, des informations relatives aux recettes et aux dépenses dans leurs différentes étapes d'exécution pour pouvoir établir les plans budgétaires et réguler les flux de trésorerie. Ajoutant que des efforts de modernisation doivent être consentis à l'appui d'une telle démarche, M. Raouya a précisé que les projets de Systèmes d'information du Trésor et fiscal et de Systèmes intégrés de gestion budgétaire (Sigb), engagés par son ministère, «procureront d'énormes avantages à travers la mise à disposition de toutes les informations nécessaires à la gestion active de la trésorerie de l'Etat». Le directeur général de la comptabilité auprès du ministère des Finances, Mohamed-larbi Ghanem, a, pour sa part, assuré que l'identification, le suivi et le contrôle des contribuables et de leurs activités constituaient un «enjeu majeur» pour l'optimisation de la recette, à travers notamment la maîtrise de l'assiette fiscale, l'éradication du secteur informel, la lutte contre l'évasion fiscale, la limitation de la dépense fiscale à des créneaux porteurs et garantissant un impact appréciable sur la croissance et le développement économiques. Estimant que l'optimisation de la gestion de la trésorerie était un sujet de «grande importance», M. Ghanem a assuré que grâce à l'expertise des participants au séminaire et à la diversité des systèmes de gestion mis en place par leurs pays respectifs, les débats seront couronnés par des recommandations bénéfiques pour tout le monde. B. A./APS