Les relations bilatérales algéro-russes se renforcent au fil des visites et des échanges diplomatiques et économiques entre les deux pays. Caractérisées par l'excellence et la distinction, les relations historiques entre l'Algérie et la Russie semblent se renforcer davantage avec des perspectives de coopération appuyée et élargie à de nouveaux domaines. Ainsi, à peine quelques jours après la visite-éclair du chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov les 09 et 10 mai écoulés, à Alger, c'est au tour du chef de la Commission de défense et de sécurité au Conseil fédéral de l'Assemblée fédérale de la Fédération de Russie, Viktor Bondarev, de prendre le relais. Accompagné d'une forte délégation, Bondarev ausculte le terrain, en vue de hisser le niveau de la coopération bilatérale à d'autres domaines d'activités. Ses entretiens avec les deux responsables des deux chambres du Parlement illustrent, on ne peut mieux, cette volonté politique affichée des deux côtés de multiplier les axes d'échanges et de renforcer le niveau de la coopération bilatérale. Cela est d'autant plus important, que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, vient de recevoir une invitation officielle de son homologue russe, Valdimir Poutine, en vue d'une visite d'Etat à la Fédération de Russie. C'est le président du Conseil de la nation, Salah Goudjil, qui a reçu la délégation russe en premier, plaçant cette visite dans la perspective d'un renforcement des relations bilatérales algéro-russes. La rencontre entre les deux responsables algérien et russe, en présence des deux délégations, ainsi que de l'ambassadeur de Russie à Alger, Igor Béliaev, a été propice à un passage en revue des différents volets de la coopération bilatérale. Dans un communiqué du Sénat, rendu public mardi, il est fait état de relations distinguées et profondes «caractérisées par la sécularité, la pérennité et une coopération de qualité dans de nombreux domaines». Le deuxième homme de l'Etat prend la précaution de souligner que les relations entre l'Algérie et la Fédération de Russie, ne datent pas d'aujourd'hui, ou des événements conjoncturels dictés par la géopolitique actuelle. Elles (les relations historiques algéro-russes, ndlr) «célèbrent cette année leur soixantième anniversaire d'existence». Goudjil, qui se réjouit de cette visite, pense qu'elle dévoilera à ses hôtes l'ampleur des chantiers amorcés par l'Algérie, sous la houlette du président Tebboune. Cette visite «permettra à la délégation de la Fédération de Russie de s'informer de près sur les réformes et les progrès réalisés dans notre pays dans le cadre de la démarche du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, visant à jeter les bases d'une nouvelle République». Réitérant l'attachement de l'Algérie à ses valeurs et principes, ainsi qu'à son héritage novembriste, Salah Goudjil évoque l'importance pour l'Algérie de disposer de son autonomie sur le plan de la décision politique et économique, à travers la démarche de préservation et de raffermissement, prônée par le président Tebboune. Par ailleurs, il convient de souligner que cette visite devra booster davantage «les mécanismes de promotion de la coopération bilatérale au Parlement, à l'instar de la coopération commerciale et économique que les deux pays ambitionnent de renforcer». Ainsi, la diplomatie parlementaire bilatérale pourrait constituer un vecteur, de grande valeur, à même de renforcer les points de vue et de rehausser l'impact des positions des deux pays dans le concert des nations. Une ambition de realpolitik basée sur un héritage commun entre les peuples des deux grandes nations, en vue de «renforcer la coordination et la coopération au mieux des intérêts des deux peuples». Dans ce contexte, aux termes des discussions bilatérales entre les deux délégations, de nouvelles pistes d'échanges, de coordination et de coopération devront être identifiées, conjointement. Affichant une disposition sans faille de son pays, quant à hisser le niveau de cette coopération entre son pays et l'Algérie, Bondarev a souligné le caractère stratégique des relations bilatérales. Après un échange fructueux autour des grandes actualités internationales, l'expérience de l'Algérie en matière de lutte contre le terrorisme a été exposée par le président du Sénat. Idem pour ce qui est de la position intangible de l'Algérie vis-à-vis des causes de libération dans le monde, ainsi qu'en matière de règlement pacifique des conflits justes, dans le strict respect des souverainetés des pays. Et de rappeler également, la position inaliénable de l'Algérie vis-à-vis des deux questions de colonisation, à savoir la question palestinienne et celle sahraouie. Pour sa part, Brahim Boughali président de l'Assemblée populaire nationale APN s'est félicité des relations exceptionnelles entre les deux grandes nations. Rappelant que la Russie «a été l'un des premiers pays à reconnaître l'indépendance de l'Algérie», le président de la chambre basse du Parlement a salué «les relations diplomatiques distinguées que les deux pays aspirent à approfondir, tel que l'a exprimé le ministre russe des Affaires étrangères lors de sa récente visite en Algérie». Il relèvera, par ailleurs, le niveau des échanges commerciaux entre les deux pays, appelant à davantage d'investissements russes en Algérie, et à leur élargissement à d'autres domaines, tels que le tourisme, l'agriculture et le nucléaire pacifique et scientifique. Appelant à revenir à la légitimité internationale, Boughali a fustigé la politique du deux poids, deux mesures de mise au sein de la communauté internationale. Il appellera également à «une solution pacifique rapide» pour ce qui est du conflit en Ukraine, estimant qu'il «ne saurait y avoir de solution sans la négociation et les solutions pacifiques qui garantissent les droits et les intérêts de tout un chacun». Pour sa part, le chef de la délégation russe a salué l'Algérie pour «ses positions constantes sur les questions internationales», rappelant à son homologue que la Russie «est fidèle à ses partenaires», et qu'elle reste «prête à fournir aide et assistance» à ses amis.