Le secteur minier s'adosse à des potentialités exceptionnelles qui doivent constituer le «bras armé de l'industrialisation» du pays. Il faut rappeler que l'ouverture de la piste minière est une directive du président de la République qui a fait de l'exploitation du gisement de Ghar Djebilet, notamment, le fer de lance de cette option. Un choix qui s'est imposé au vu de ses réserves estimées à 3,5 milliards de tonnes, mais aussi parce qu'il donne un nouveau cap à l'économie nationale qui peut aussi compter sur des réserves de phosphates d'environ 2,2 milliards de tonnes qui la hissent au 3e rang mondial. La palette s'élargit. Place au marbre qui a été mis à l'honneur cette fois-ci. La nécessité de mettre en place une stratégie de valorisation des mines de marbre en Algérie, vu que le pays possède d'importantes réserves et un marbre de haute qualité, a été, en effet, souligné par le ministre de l'Energie et des Mines. L'appel a été lancé le 19 mai lors d'une rencontre avec une délégation de la Fédération algérienne des minerais, des mines et de l'industrie de la pierre, présidée par Djalal Guitoune et le président de l'Association italienne des producteurs et transformateurs de pierres naturelles et fabricants de machines, installations et produits auxiliaires pour le travail de la pierre, «Confindustria Marmomacchine», Flavio Marabelli. Les activités de ces deux représentations ont été passées en revue. Les moyens de renforcer la coopération entre les entreprises algériennes, publiques et privées et l'Association italienne, dans le domaine de l'exploitation et de la transformation du marbre en Algérie, à travers, notamment la formation, le transfert de technologie et l'accès à l'expérience italienne en la matière ont de leur côté été étudiés. Le secteur minier, à travers l'Entreprise nationale de marbre (Enamarbre), et les sociétés algériennes privées activant dans ce domaine, «oeuvrait à l'exploitation optimale des mines et carrières de marbre ce qui contribuera sans doute à la diversification de l'économie nationale et la création d'emplois» a déclaré à cette occasion Mohamed Arkab. «L'élaboration d'une stratégie de valorisation des mines de marbre en Algérie pour augmenter la production et satisfaire la demande du marché national actuellement, sachant que le marbre algérien est une filière prometteuse vu que le pays possède des réserves et des potentialités importantes et un marbre de haute qualité» a indiqué le ministre de l'Energie et des Mines. Des carrières existent à Oran, Skikda, Guelma, ConstantineTlemcen, mais c'est très probablement sur Silet à Tamanrasset que seront focalisés les regards. Cette localité fut déjà promise à être élevée en pôle de la marbrerie en Algérie. Elle détient un gisement qui s'étale sur une bande de 100 km et recèle un marbre de très bonne qualité aux couleurs diverses. Découvert durant les années 1970, ce gisement a déjà été attribué à un opérateur privé, mais qui n'a pas pu l'exploiter pour un problème de fracturation. La fracturation de la roche ne permet pas d'extraire de gros blocs de marbre, selon des données de l'Orgm, l'Office national de recherche géologique et minière. Un véritable filon qui peut faire de l'Algérie un potentiel exportateur de cette matière. Il faut souligner que malgré toutes ses potentialités, l'Algérie importe annuellement plus de 70 millions de dollars de marbre. Il reste à organiser cette filière pourtant prometteuse pour sortir de sa dépendance. «La filière marbre peut générer des richesses et contribuer à la diversification de l'économie nationale si elle est bien exploitée» avait affirmé le vice-président de l'Association inter-wilayas des professionnels des matériaux de construction «El Bouniane» Stiti Raouf. Il reste donc à se retrousser les manches.