On est toujours sans nouvelles du jeune commerçant enlevé récemment sur le CW 147 menant de Tizi Ouzou à Mechtras passant par Maâtkas. Le jeune homme appartenant à la famille Mokhebi, propriétaire notamment d'une ligne de transport public et de commerce multiple à Tizi Ouzou ville, aurait été enlevé par des éléments du Gspc, dimanche dernier aux environs de dix-neuf heures. Il semble que ses ravisseurs auraient demandé à la famille une forte rançon, on parle de trois milliards de centimes en contrepartie de sa libération. Depuis c'est le black-out total. Rien ne transpire ni du côté des services de sécurité ni du côté de la famille qui semble ne pas vouloir ébruiter outre mesure l'affaire. La famille entend respecter le silence afin de ne pas gêner l'enquête et aussi afin de ne pas dire n'importe quoi. Pour eux «nous ne savons rien et dire quelque chose serait mentir. Nous espérons que la libération de notre parent arrive le plus rapidement possible!» A Maâtkas l'angoisse atteint son paroxysme ; d'abord il y a le fait que le jeune enlevé est fort connu aussi bien dans son village à Aït Zaïm que dans la daïra de Maâtkas et au-delà, ensuite tout le monde dira «...maintenant que ces histoires d'enlèvement nous empoisonnent l'existence et nous empêchent de vivre normalement . Et ce n'est pas peu dire que d'affirmer que l'insécurité est la grande question ; à Maâtkas nous ne possédons ni de police ni de gendarmerie et les détachements de police communale ne sont ni outillés ni formés pour cela. Aussi nous exigeons une certaine sécurité!» Un citoyen de la région de Maâtkas rencontré à Tizi Ouzou se fait plus posé et affirme que Maâtkas est une région qui manque de tout même de sécurité et d'expliquer: «Notre daïra est importante même si en fait elle ne compte que deux communes mais elle va de Betrounna à Mechtras et d'Aït lzid à Boghni, mais pour ce qui est de la sécurité elle est relative. Mis à part les escouades de militaires qui sont installées dans la daïra, Maatkas ne possède pour ses villages et hameaux que deux détachements de police communale.» En fait toute la région bruisse de rumeurs à propos du jeune enlevé: il semble que , on prétend que ; il paraît que et la rumeur enfle, enfle jusqu'à gêner même l'enquête en cours. D'aucuns comme pour montrer qu'ils sont au courant de ce qui se passe vont jusqu'à radoter. Pour ces gens «les négociations entre les ravisseurs et la famille vont bon train» quand on leur demande des explications sur la véracité de leurs propos ils s'esquivent et «prétendent que c'est ´´le bruit qui court´´. Les proches de Belkacem, le jeune enlevé, ne veulent rien dire et répètent qu'il est préférable de laisser les enquêteurs faire leur travail.» C'est ainsi que jusqu'à hier après-midi au moment où l'on rédigeait ce papier, aucune information fiable n'est venue donner un éclairage nouveau. A Maatkas l'on se tient le ventre et l'on attend que le jeune homme soit rendu à sa famille sain et sauf.