L'Opep et ses partenaires changent de fusil d'épaule. Les «23» dérogent à leur stratégie qui consistait d'augmenter leur production d'environ 400 000 barils par jour depuis pratiquement une année. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+) ont décidé d'augmenter leur production pétrolière globale pour le mois de juillet prochain de 648 000 barils/jour, a annoncé le ministre de l'Energie et des Mines à l'issue du sommet mensuel de l'alliance auquel il a participé, le 2 juin, par vidéoconférence. Quelles sont les raisons qui ont poussé l'Opep+ à augmenter son offre de quelques 50%? «En nous basant sur les travaux du Comité technique qui s'est réuni la veille, nous avons noté que les risques qui pèsent sur la croissance économique mondiale et sur la demande de pétrole ne sont pas de nature à perdurer. Notre responsabilité, en tant que producteurs, est d'accompagner la dynamique du rebond en assurant un approvisionnement stable et régulier», a indiqué Mohamed Arkab. «Au terme de nos discussions, nous avons considéré que les fondamentaux du marché pétrolier appellent dès à présent à un ajustement à la hausse de notre politique d'offre en mettant sur le marché un volume plus important de ce que nous fournissions au cours des mois précédents», a argumenté le successeur de Abdelmadjid Attar. Ce qui fera bondir la production globale de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et de ses partenaires à 648 000 b/j en juillet. La 30e réunion ministérielle de l'Opep+ est prévue le 30 juin en cours. Ce qui doit booster la production algérienne. L'Algérie augmentera sa production journalière de pétrole de 17 000 b/j en juillet. La production algérienne de pétrole passera ainsi à 1,039 million de barils par jour conformément aux décisions de la 29e réunion ministérielle de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés (Opep+), tenue jeudi par visioconférence, avec la participation du ministre de l'Energie et des Mines, Mohamed Arkab. Cette décision de l'Opep+ qui a opté pour desserrer un peu plus ses vannes n'a pas empêché les cours de l'or noir de poursuivre leur ascension. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août, a progressé de 1,13% à 117,61 dollars. À New York, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en juillet a augmenté de 1,39% à 116,87 dollars. Pourquoi les prix n'ont-ils pas faibli malgré l'augmentation inattendue de l'offre de l'Opep+? Les experts expliquent. L'augmentation de production de 648 000 barils par jour au cours des deux prochains mois n'atténuera pas de manière significative la pénurie de pétrole russe sanctionné, indique Jeffrey Halley, analyste pour Oanda. Cette accélération tant attendue de la production de l'Opep+ est «partiellement une bonne nouvelle car c'est moins que ce que le marché espérait», alors qu'avec ce volume l'Opep+ est loin de compenser le manque de brut venant de Russie, de Libye et d'Angola, soulignait Andy Lipow de Lipow Oil Associates signalant au passage que le marché doute aussi, de la capacité des membres de l'Opep + à honorer ses nouveaux engagements alors qu'ils ont déjà des difficultés à produire davantage. En résumé l'augmentation de l'offre de «23» ne suffira pas à pallier les barils russes boycottés par l'Europe. Les cours de l'or noir ont par ailleurs bénéficié de la baisse des stocks américains. Ces réserves ont diminué beaucoup plus que prévu la semaine dernière, de 5,1 millions de barils sans compter quelque 5,4 autres millions de barils puisés par l'administration dans les réserves stratégiques. Il faut rappeler que les Etats-Unis avaient décidé de puiser 1 million de barils par jour de leurs réserves stratégiques durant 6 mois pour juguler la flambée des prix à la pompe. Soit plus de 180 millions de barils. Une initiative «sans précédent» dans l'histoire américaine. Les cours de l'or noir y trouvent leur compte. Ils s'apprêtaient, hier, à clôturer une nouvelle semaine en hausse. Le baril de Brent de la mer du Nord, référence du pétrole algérien, affichait 118, 12 dollars hier, à 14h00. Soit un gain de 0,51 cent par rapport à la veille.