Les cours du pétrole montaient légèrement vendredi en Asie dans un contexte d'inquiétudes quant à une augmentation de la production du pétrole de schiste américain susceptible de mettre à mal les efforts de l'Opep pour soutenir le marché. Vers 03h20 GMT, le baril de light sweet crude (WTI), référence américaine du brut, pour livraison en mars gagnait huit cents, à 53,86 dollars dans des échanges électroniques ralentis pour cause de Nouvel an chinois. Le prix du baril de Brent, référence européenne, également pour mars, prenait un cent à 56,25 dollars. L'Opep a relancé le marché fin 2016 en annonçant des accords de réduction de l'offre qui sont entrés en vigueur début janvier, non seulement en son sein mais avec d'autres pays comme la Russie. Les Etats-Unis ne participent pas à ces accords. "Les cours sont actuellement soutenus par des fondamentaux solides", a commenté Jonathan Chan, analyste chez Phillip Futures. Cette tendance positive devrait être de courte durée, juge pour sa part Jeffrey Halley, analyste chez OANDA. "A partir de maintenant, ça va être difficile, avec l'augmentation de la production de pétrole de schiste américain, ce qui contrebalance les progrès réalisés par l'Opep", a-t-il dit. Les cours du pétrole ont nettement monté jeudi malgré une actualité limitée, sur un marché qui tentait de se relancer après le ton hésitant des précédentes séances. Le prix du baril de "light sweet crude" (WTI), référence américaine du brut, a gagné 1,03 dollar à 53,78 dollars sur le contrat pour livraison en mars au New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le cours du baril de Brent de la mer du Nord a pris 1,16 dollar à 56,24 dollars sur le contrat pour livraison en mars à l'Intercontinental Exchange (ICE). "Les marchés pétroliers ont connu une reprise lors de la séance de jeudi", a résumé dans une note Tim Evans, de Citi. Alors que les cours de l'or noir avaient peiné à dégager une tendance depuis plusieurs jours, ils ont peu à peu accéléré jeudi en cours de séance, même si l'actualité ne fournissait guère d'arguments aux investisseurs. "L'impression générale, c'est que les réserves vont diminuer grâce à (...) la réduction de la production des membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) ainsi que de pays extérieurs", a avancé Andy Lipow, de Lipow Oil Associates, évoquant aussi de bonnes perspectives de demande à la suite de la vague de froid en Europe. Toutefois, si les cours ont incontestablement profité depuis la fin 2016 des accords de baisse de l'offre entre grands pays producteurs, le marché pétrolier n'a pas particulièrement pris connaissance de nouvelles données sur le sujet jeudi. "Je ne vois aucune actualité en mesure d'avoir un gros effet sur le marché", a reconnu James Williams, de WTRG Economics.
Investisseurs optimistes Au contraire, l'actualité du milieu de semaine s'est révélée plutôt défavorable puisque, mercredi, le gouvernement américain a fait état d'une nette hausse hebdomadaire des stocks de brut. "Puisque ces mauvais chiffres sur les stocks américains n'ont pas tué le marché, les investisseurs optimistes en ont conclu qu'ils le rendaient plus fort", a ironisé M. Evans. Pourtant, "on peut toujours craindre que la reprise de la production américaine (...) ralentisse le rééquilibrage du marché et que cela provoque un repli des cours à moyen terme", a-t-il prévenu. "Mais manifestement, ce n'était pas au programme aujourd'hui." De fait, la production américaine donne des signes de réveil et les observateurs craignent de plus en plus qu'elle reparte franchement, les Etats-Unis n'étant pas impliqués dans les accords internationaux de baisse de l'offre. A ce titre, plus encore que les chiffres du gouvernement sur les stocks, c'est le décompte des puits en activité qui inquiète les observateurs, le groupe privé Baker Hughes ayant annoncé vendredi dernier un bond au plus haut depuis 2015. "L'activité des puits arrive à un niveau où l'on peut craindre une hausse de quelque 750.000 barils par jour (b/j) de la production cette année", a avancé M. Williams. "Le pétrole de schiste américain reste la principale menace de baisse pour le marché." Il s'étonnait en conséquence que les cours n'aient pas plongé après cet indicateur, même s'ils ont connu un petit coup de mou au retour du week-end. En fin de compte, "la capacité des prix du brut à remonter malgré des nouvelles négatives, qu'il s'agisse de la hausse du décompte des puits américains en activité ou de celle des réserves, montre bien que les investisseurs restent optimistes", a expliqué Fawad Razaqzada, de Forex.com.